Le taux de pénétration des biosimilaires est en progression, selon les données communiquées par GERS Data. Mais il reste insuffisant pour le GEMME, association regroupant les génériqueurs, qui propose des pistes pour réaliser 200 millions d’euros d’économies supplémentaires.
Cette année, le taux de pénétration des biosimilaires est de 33,8 %. Il a augmenté de 1,5 point comparé à 2023, et même de 4,6 points par rapport à 2022, comme le rapportent les chiffres diffusés par GERS Data. Une progression - bien que très lente - est même observée au cours de l’année, avec un taux de 33,5 % en janvier contre 34,1 % en juillet.
Cette performance se concentre sur 13 spécialités, dont deux seulement substituables par le pharmacien, le filgrastim et le pegfilgrastim. Rien d’étonnant donc que ce soient ces deux produits qui affichent les meilleurs taux de pénétration, à respectivement 94,5 % et 89 % sur les sept premiers mois de l’année. Les autres, (hormis la follitropine alfa (FSH) dont le taux de substitution a baissé à 66,4 %) voient leur taux augmenter. L’époétine affiche un taux à 87,1 %, celui du tériparatide bondit à 63,4 % tandis que l’étanercept, l’adalimumab et la somatropine connaissent une progression plus modeste, mais continue. Toujours selon les données GERS Data, l’insuline glargine détient un taux de substitution à 48,5 %, l’énoxaparine à 18,9 %. Parmi les nouveaux venus, le tocilizumab est substitué à 5,7 %, le ranibizumab pour sa deuxième année monte à un taux de 5,5 % tandis qu’en troisième année, l’insuline asparte affiche un taux de substitution à 3,7 %.
Ces scores ne satisfont toujours pas l’association GEnérique Même MEdicament (GEMME), qui estime que l’accélération du recours aux biosimilaires par la substitution dégagerait 200 millions d’euros d’économies supplémentaires. Deux leviers permettraient d’y parvenir. Pour les biosimilaires inscrits avant 2024, disposer rapidement de l’évaluation des conditions de la substitution réduirait les coûts de l’ordre de 80 millions d’euros par une substitution pleine et entière. En ce qui concerne, les nouveaux biosimilaires, la suppression d’un délai de 2 ans avant l’entrée en vigueur de la substitution pourrait générer 120 millions d’euros d’économies supplémentaires. « En l’absence de barrière scientifique à la substitution, cette proposition permettrait de maximiser les économies en favorisant le recours aux biosimilaires au moment où l’écart de prix par rapport au bioréférent est le plus important », note le GEMME citant des exemples étrangers. Que ce soit par une sensibilisation aux prix (comme en Allemagne, au Canada ou au Royaume-Uni…) ou par un taux de substitution plus important (comme en Finlande, en Islande, en Norvège, ou aux Pays-Bas), dans ces pays, les politiques se sont appuyées sur « le constat de la pratique clinique des quinze dernières années ayant montré que les biosimilaires sont comparables aux bioréférents (avis de l’Agence européenne du médicament en avril 2023) ».
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