Trois rapports visant à moderniser le système de santé publique français ont été remis, le 4 mars, au ministre de la Santé, Olivier Véran. L’un d’entre eux s’est penché sur la communication vers les professionnels de santé en cas d’urgence sanitaire. Il fustige notamment le système des messages DGS-Urgent envoyés deux ou trois fois par an en temps « normal », et jusqu’à 16 fois par mois depuis le début de la pandémie.
Selon les rapporteurs, il s’agit de redonner aux DGS-Urgent leur caractère « urgent ». Pas question donc de gérer « le quotidien » même en cas de crise, avec cet outil qui devra être modernisé et rendu plus lisible. En effet, le DGS-Urgent « a été tout au long de la crise l’alpha et l’oméga de la communication, n’atteignant finalement que peu de professionnels de santé, qui se sont lassés petit à petit de cet outil intéressant mais d’un format dépassé », indiquent les rapporteurs.
Il faut donc en finir avec les messages d’une dizaine de pages et privilégier différents formats adaptés à l’information à faire passer, intégrer des formats vidéo, des modules téléchargeables, des infographies, des algorithmes décisionnels… et intégrer une stratégie de diffusion sur plusieurs canaux, à la fois par les réseaux sociaux généralistes et spécialisés, les bases des Ordres, des sociétés savantes et de l’assurance-maladie, le relais d’influenceurs préalablement validés, d’élus locaux et même des industriels, des campagnes de SMS, l’envoi de courriers postaux… Dès lors que le DGS-Urgent aura repris son caractère urgent, la mission préconise de créer une newsletter quotidienne qui devra être brève, claire, régulière, bien rédigée, dont les informations peuvent être facilement diffusées par les outils de partage et qui permettent aux lecteurs de faire remonter les informations de terrain.
Un vaste travail de refonte devrait donc se mettre en place. Lors d’un entretien filmé fin janvier avec la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, Olivier Véran se disait « parfaitement conscient » de l’impact des très nombreux messages « reçus à point d’heure et toute la semaine » qu’il ne « compte même plus ». Il défendait néanmoins l’obligation de communiquer chaque changement de règle imposé par la pandémie : « Ce n’est pas parce qu’on change les règles brutalement que c’est un manque de respect, c’est qu’on n’a pas le choix. »
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