De 20 142 au premier janvier 2023, le nombre d'officines en métropole est passé à 19 889 au 15 novembre, soit 253 fermetures d'officines en 318 jours. Des fermetures causées par « l’absence de repreneur et les trésoreries dans le rouge », expliquait David Syr, Directeur général adjoint de GERS Data et directeur exécutif de Cegedim Pharma.
Face à ces fermetures (près de deux tous les trois jours) qui surviennent dans un contexte de démographie en berne (les plus de 60 ans représentant 19 % de la population officinale et partent naturellement à la retraite) marqué par une économie défaillante (-10,42 % de marge brute globale par rapport à 2022), la profession doit se tourner vers les nouvelles générations et parvenir à les attirer afin de maintenir des effectifs suffisants.
Des salaires jugés insuffisants
Mais la pharmacie n'est pas au bout de ses peines. En effet, 8 000 préparateurs et 7 000 adjoints manquent au réseau officinal. En mai 2022, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avait décidé de mener l'enquête sur l'une des premières causes présumées de cette désaffection : la rémunération. Résultat ? Si les préparateurs et adjoints commencent leur vie professionnelle à un salaire légèrement supérieur (autour de 5 %) à celui initialement prévu par la grille de salaire, cet écart se réduit au fil du temps pour disparaître en fin de carrière.
Une situation difficile à justifier dans un contexte d'inflation, où le rattrapage des salaires n'est pas toujours garanti. À cela, il faut ajouter la multiplication des responsabilités (nouvelles missions) qui rendent le travail à l'officine et les études plus complexes.
La pharmacie peine à attirer les jeunes. À la rentrée 2023, 483 places étaient vacantes au sein des facultés de pharmacie (1 027 l'année d'avant). Une désaffection qui, estime la profession, est liée à l'application inégale de la réforme des études de santé ainsi qu'au manque de visibilité de la pharmacie auprès des lycéens. Sur Parcoursup, la pharmacie était tout simplement absente, n'apparaissant que sous l'appellation L.AS (licence accès santé) ou PASS (Parcours spécifique accès santé), rendant impossible l'accès aux informations de la filière.
Et malgré les campagnes visant à faire connaître toute la variété des métiers de la pharmacie, le pharmacien reste vu comme un vendeur de médicament, ses nouvelles missions ignorées. Quand il n'est pas un parfait inconnu. Lisa Da Silva, présidente de l'ANEPF, nous avait confié qu'en visitant son ancien collège dans le cadre d'une campagne de présentation de la pharmacie, la moitié des élèves étaient incapables de citer le pharmacien comme professionnel de santé. Preuve qu'il y a encore beaucoup à faire…
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