La vaccination des adolescentes contre les infections à papillomavirus s'est améliorée en 2021, mais reste à des niveaux modérés notamment chez les plus défavorisées, selon une étude de Santé publique France.
En 2021, 43,6 % des adolescentes étaient vaccinées contre les papillomavirus (HPV) en France métropolitaine, selon un sondage* de l'agence Santé publique France publié dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 29 novembre. « La vaccination connaît donc une progression dans cette tranche d’âge », se félicite l'agence sanitaire, qui rappelle que la couverture vaccinale des adolescentes de 15 ans avait été estimée à 29,4 % en 2018.
Cependant, « cette couverture vaccinale reste modérée et loin de l'objectif de 60 % du plan cancer 2014-2019 », souligne SPF. Elle apparaît aussi parmi les plus faibles d'Europe, alors que des pays comme la Finlande, la Hongrie, la Norvège, l'Espagne, le Royaume-Uni ou la Suède comptent plus de 70 % d'adolescentes vaccinées.
On constate également certaines inégalités dans cette vaccination. Tout d’abord, la couverture vaccinale augmente avec le niveau d’études du parent interrogé, et atteint presque 60 % pour les filles dont ce parent est Bac +5. Pour les filles avec un/des parents au chômage, les couvertures vaccinales sont particulièrement faibles. Ensuite, Les couvertures vaccinales varient en fonction des régions : elles sont particulièrement basses en Outre-mer (13,8 % en Guadeloupe, 17,2 % en Martinique, 22,6 % en Guyane, 24,0 % à La Réunion). En France métropolitaine, il est globalement observé un gradient Nord Sud, les couvertures les plus élevées étant observées au nord de la Loire, Île-de-France exceptée.
Quant aux non-vaccinées, c'est la crainte d'effets secondaires et la peur du vaccin qui sont les raisons principales invoquées par les parents. Dans certains cas, le médecin n'aurait pas proposé, voire aurait déconseillé cette injection, selon les résultats du sondage.
Rappelons que les pharmaciens sont désormais autorisés à vacciner contre 14 pathologies, dont les infections à papillomavirus humains. À ce jour, ils ne peuvent vacciner contre ces pathologies que sur présentation d'une ordonnance pour les vaccins listés, et uniquement à partir de 16 ans. Deux raisons qui limiteront pour le moment les vaccinations contre les HPV en pharmacie. Ce qui devrait changer à l'avenir, car le pharmacien devrait être autorisé - sans doute en 2023 - à prescrire les vaccins et la limitation à vacciner les 16 ans et plus devrait disparaître.
Pour rappel, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses (M0-M6), et dans le cadre du rattrapage vaccinal, entre 15 et 19 ans révolus avec un schéma à 3 doses. La vaccination contre les HPV est également recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans, chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.
*Ces données sont issues de baromètres de santé menés en métropole et dans les Outremers, dont les participants (24 514 en métropole, plus de 6 000 dans les Outremers) ont été sondés par téléphone par Ipsos entre février et décembre 2021.
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