Le directeur général de l’assurance-maladie, Thomas Fatome, était invité ce matin à débattre de la situation et de l’avenir du réseau officinal avec Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) lors des Universités d’automne du syndicat.
L’inquiétude est grande pour la pharmacie. « Les difficultés économiques de la profession sont réelles et profondes mais n’ont pas été aggravées par la crise, contrairement à d’autres secteurs », souligne Philippe Besset, président de la FSPF. Mais les difficultés sont bien là. « L’avenant 11 écrit une histoire de transformation du modèle à laquelle la FSPF adhère, mais au niveau économique le compte n’y est pas puisqu’il ne compense pas les baisses de prix, sans parler des charges de l’officine qui augmentent chaque année. »
Pour Philippe Besset, la profession est au centre d’un jeu de bonneteau, puisque « l’assurance-maladie nous donne 200 millions d’euros quand le CEPS (Comité économique des produits de santé – NDLR) nous prend 300 millions d’euros ». Une problématique qui confirme, aux yeux de Thomas Fatome, le choix de rendre la rémunération des pharmaciens moins dépendante des médicaments.
En attendant, 2021 s’annonce sévère pour l’économie officinale entre baisses de prix (60 millions d’euros d’impact), déremboursement de l’homéopathie (120 millions) et réduction du délai d’écoulement des stocks (45 millions). « Il n’y a rien en positif pour le réseau dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, c’est pourquoi je demande qu’on se revoie après le mois d’avril pour parler chiffres », lance Philippe Besset. Une demande bien accueillie par Thomas Fatome qui estime néanmoins que des « postes vont monter en puissance et contribuer de manière positive à l’économie de l’officine », notamment la distribution des masques, le déploiement des tests antigéniques et la vaccination antigrippale. « Ce sera aussi le moment de fixer les orientations pour une nouvelle période conventionnelle », évoque-t-il.
Pour la future convention pharmaceutique de 2022, Philippe Besset fixe plusieurs caps : une revalorisation du rôle du pharmacien, notamment à travers les honoraires de dispensation, la protection des officines dans les territoires et la simplification administrative des nouvelles missions. Un « triptyque » logique, selon Thomas Fatome, qui fixe pour sa part trois axes à la future convention : renforcer le déploiement de l’accompagnement des patients, de l’exercice coordonné dans les territoires et du numérique. « Je n’oublie pas le chapitre économique, ajoute-t-il. Il y aura des discussions avec chaque profession de santé et on le fera dans une logique d’investissement, tout en tenant compte de la problématique de la soutenabilité de l’assurance-maladie et de son déficit. »
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