Autorisée depuis le 22 décembre, la vaccination des enfants en population générale, à l’aide du vaccin Comirnaty (Pfizer/BioNTech), tarde à se déployer. Il est vrai que la période des fêtes et des vacances scolaires a été peu propice à un élan massif. De plus, les annonces de cette rentrée – trois autotests obligatoires en quatre jours pour les cas contact en milieu scolaire et port du masque obligatoire dès six ans dans de nombreux espaces publics - ont relégué au second plan la campagne vaccinale des 5-11 ans.
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), puis la Haute Autorité de santé (HAS) et enfin le Conseil d'orientation stratégique vaccinale (COSV) avaient pourtant avalisé cette nouvelle étape dans la lutte contre le SARS-CoV-2, arguant d'un rapport bénéfices/risques très favorable au regard de la pharmacovigilance provenant de 7 millions d'enfants de moins de 12 ans aux États-Unis. Aussi, alors que le taux d’incidence dans cette classe d'âge s'élevait en France à 888/100 000 avant les fêtes, le ministère de la Santé tablait sur la capacité de la vaccination à limiter la circulation en milieu scolaire. « Il faut par la vaccination anticiper sur une vague d’admission en réanimation au premier trimestre 2022 », a martelé le ministère insistant sur la volonté d’éviter des Covid longs chez les enfants. En effet, la forte circulation du variant Omicron intensifie les risques de formes graves, notamment des PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique), qui bien que rares chez les 5 - 11 ans, touchent dans 80 % des cas des enfants sans comorbidités.
Un flacon par médecin
La vaccination sera effectuée dans l'un des 191 centres de vaccination pédiatrique actuellement en service, 350 autres seront ouverts prochainement. Les enfants peuvent également se faire vacciner auprès de leur médecin traitant, d'un pédiatre ou dans un centre de PMI. Alors que 1,9 million de doses pédiatriques ont été mises à disposition en décembre, 1 million de doses supplémentaires sont attendues ce mois-ci.
Exclus de la vaccination des enfants, les pharmaciens sont cependant appelés à distribuer aux médecins les TROD sérologiques requis par la stratégie vaccinale des 5 à 11 ans. La HAS a en effet préconisé de proposer ce test* avant toute vaccination contre le Covid afin d’éviter une deuxième injection si l’enfant a déjà été infecté par le Covid.
Le ministère explique vouloir privilégier dans un premier temps les effecteurs médicaux « pour des enjeux de pédagogie et de réassurance auprès des familles ». Pour l'heure, les médecins peuvent commander chaque semaine un de ces flacons au couvercle orange. Les PMI, deux. Afin de prévenir toute erreur lors de l'injection, une distinction est effectuée entre le conditionnement de la formule pédiatrique et le Comirnaty adulte revêtu d'un couvercle violet. Une dernière vérification avant l’injection est cependant souhaitable, note la Direction générale de la Santé (DGS). À Avranches (Manche), une fillette de dix ans s'est vu administrer par erreur une dose de Moderna, vaccin réservé jusqu'à présent exclusivement aux plus de 30 ans.
* Ces TROD sont remis gratuitement aux médecins par le pharmacien qui le facturera à l’assurance-maladie 6,02 euros TTC (code PMR, TVA 0 %). Source FSPF.
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