Mise en place le 1er juillet 2020, l’expérimentation de la dispensation adaptée prend fin le 30 juin 2022. Et pour la 2e année consécutive, l’objectif d’économies pour déclencher le versement de la ROSP n’est pas atteint malgré l’implication des pharmaciens. L’assurance-maladie veut prendre le temps de dresser un bilan quand l’USPO appelle à ne pas interrompre cette mission au risque que les confrères engagés n’y reviennent pas. La FSPF, de son côté, réclame, comme il y a deux ans, un autre mode de calcul pour la rémunération.
Pour cette 2e année d’expérimentation de la dispensation adaptée, les pharmaciens ont encore fait preuve d’un bel engagement puisque « 14 000 pharmacies ont joué le jeu », souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Mais, comme l’an passé, les économies générées par cette intervention du pharmacien sur l’ordonnance n’atteignent pas l’objectif fixé par l’assurance-maladie qui conditionne le paiement de la ROSP.
L’année dernière, l’assurance-maladie avait d’elle-même décidé de procéder quand même au versement, le principe étant que 45 % des économies réalisées sont redistribuées aux pharmaciens impliqués. « Ce modèle économique est stupide, nous le dénonçons depuis le début et c’est la raison pour laquelle la FSPF n’a pas signé l’avenant 20 organisant cette expérimentation. En suivant les règles de cet avenant, la ROSP ne peut pas être déclenchée alors que 14 000 pharmaciens ont enregistré des interventions de dispensation adaptée. Je milite donc pour qu’ils soient rémunérés malgré tout et surtout pour qu’on change le mode de calcul de cette rémunération. Les pharmaciens ne doivent pas être rémunérés en fonction de l’économie obtenue mais en fonction de leur travail », insiste Philippe Besset.
Le sujet a été évoqué en commission paritaire nationale (CPN) hier. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a plaidé pour qu’il n’y ait pas d’interruption de la mission au 1er juillet, sinon les confrères impliqués ces deux dernières années pourraient ne pas y revenir lorsqu’elle sera de nouveau sur les rails. Mais l’assurance-maladie « veut prendre le temps de l’analyse » avant toute décision.
Alors que se passera-t-il au 1er juillet ? « Pour le moment, on ne sait pas. Nous avons besoin de connaître les molécules concernées et le mode de calcul de la rémunération pour pouvoir continuer », martèle Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
La nouvelle convention pharmaceutique, signée le 9 mars 2022, envisageait pourtant d’étendre la dispensation adaptée dès le mois de juillet à certains produits de la LPP tels que les bandelettes pour lecteurs de glycémie, les pansements et les compléments nutritionnels oraux. Sous réserve que les partenaires conventionnels aient tiré le bilan des deux années d’expérimentation.
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