Le 20 mars, l’entreprise allemande de biotechnologie BioNTech a dévoilé son portefeuille de solutions anti-cancer. « Aujourd'hui, notre pipeline en oncologie englobe plusieurs candidats en stade intermédiaire et avancé de développement clinique, notamment des anticorps conjugués expérimentaux, des vaccins à ARNm et des immunothérapies innovantes, s’est félicité le Pr Ugur Sahin, co-fondateur de BioNTech, dans un communiqué présentant ses résultats financiers annuels. Notre objectif est d’obtenir l’approbation de produits dans dix indications oncologiques d’ici 2030 et d’améliorer ainsi les options de traitement pour les patients du monde entier. » Et vise un premier lancement en oncologie en 2026.
Côté vaccins thérapeutiques à ARNm, BioNTech a dans ses tuyaux plusieurs candidats en évaluation. Deux essais cliniques concernent BNT116, testé en monothérapie et en association avec le cémiplimab ou le docétaxel chez les patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules avancé ou métastasé. BNT122, ou cévuméran autogène, vaccin personnalisé à base de néoantigènes à ARNm développé en collaboration avec Genentech (membre du groupe Roche), est évalué chez des patients atteints d'un adénocarcinome canalaire du pancréas en traitement adjuvant dispensé de façon séquentielle avec l'atézolizumab et une chimiothérapie standard. Les résultats de phase I, positifs, ont été publiés dans la revue « Nature » en mai 2023. Un essai clinique supplémentaire de phase 2 devrait être lancé cette année.
Un essai de phase III
Chez Moderna, trois vaccins thérapeutiques sont en cours d’essais cliniques en oncologie. Le plus avancé est un traitement néoantigénique individualisé à base d’ARNm – ou ARNm-4157 (V940) – actuellement en essai de phase III en traitement adjuvant (après exérèse) en association avec le pembrolizumab (Keytruda) de MSD pour le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules à risque de récidive. En décembre 2023, Moderna et MSD ont annoncé, après un suivi de 3 ans, que l’association de leur vaccin personnalisé avec Keytruda réduisait le risque de récidive ou de décès de 49 % par rapport à Keytruda seul chez des patients atteints d’un mélanome à haut risque après une résection complète, et réduisait le risque de métastase à distance ou de décès de 62 %. Ce vaccin personnalisé est également à l'étude pour plusieurs autres tumeurs solides : mélanome en traitement adjuvant (phase II), cancer du pancréas, cancer du poumon non à petites cellules, cancer gastrique (phase I).
« Au cours des cinq prochaines années, Moderna prévoit de lancer jusqu'à 15 nouveaux produits dans les domaines des maladies infectieuses, des virus latents, de l'oncologie et des maladies rares, afin de répondre à des besoins importants non satisfaits, d’avoir jusqu'à 50 nouveaux candidats en essai clinique et de continuer à évaluer l'ARNm pour de nouveaux champs d’application », note Arnaud Chéret, directeur médical de Moderna France.
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