Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), l'espérance de vie progresse en France, malgré des inégalités sociales de plus en plus impactantes. De plus, la consommation de psychotropes a augmenté au sein de la population ces dernières années.
« La population française est de plus en plus âgée et le sera davantage à l’avenir », affirme le rapport : si 9 % de personnes sont âgées de 75 ans ou plus aujourd’hui, elles devraient être 16 % dans trente ans. L’espérance de vie continue également de croître malgré une baisse conjoncturelle en 2020 du fait de l’épidémie de Covid-19. Mais la DREES remarque que sa croissance s'est amoindrie sur les dix dernières années, en particulier chez les personnes à faibles revenus, plus souvent victimes de maladies chroniques.
Par ailleurs, la santé mentale des Français de plus de 15 ans se détériore : ils seraient 10 % à présenter des symptômes évocateurs de troubles dépressifs en 2019, avec des écarts allant du simple au double selon le niveau de vie.
Quant à la consommation de médicaments psychotropes, elle a fortement augmenté. Ainsi, 10 % de la population consommait « des médicaments en lien avec des problèmes d'anxiété, de sommeil ou de dépression » en mai 2020. En novembre 2020, ce pourcentage est passé à 12,1 %. Le rapport pointe que les consommations de médicaments psychotropes sont en moyenne plus élevées chez les femmes (la consommation étant de 8 % chez les hommes et 15,8 % chez les femmes), et qu'elle augmente avec l'âge. En effet, elle concerne 2,7 % des hommes et 7,7 % des femmes dans la tranche d'âge des 15 à 24 ans, contre 12,1 % des hommes et 26,6 % des femmes dans la tranche d'âge de 75 ans ou plus.
Et cette progression est partie pour durer : les consommations de psychotropes sont plus élevées début 2021 qu'attendu (sur la base de ce qu’elles étaient en 2018-2019 et au début 2020) dans toutes les classes d’âge, en particulier chez les moins de 19 ans. Ainsi, « le suivi de la consommation des médicaments sur ordonnance délivrés en ville montre une progression importante des nouveaux consommateurs d’anxiolytiques, d’antidépresseurs et de somnifères ainsi qu’une hausse des doses délivrées sur la période allant de mars 2020 à avril 2021 ». Toutefois, selon la DREES, cette surprescription pourrait également être la cause d'une surestimation de la prévalence des problèmes de santé mentale.
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