À Paris, Lyon ou encore Annecy, des pharmaciens peu scrupuleux n'ont pas hésité à vendre des masques résevés aux professionnels de santé. Ils pourraient écoper de lourdes sanctions.
Un officinal lyonnais risque gros après avoir vendu à ses patients des masques réquisitionnés et dont la commercialisation est aujourd’hui interdite. Des boîtes de 25 unités au prix de 60 euros, soit 2,40 euros pour un seul et unique masque… l'officinal pratiquait, de plus, des tarifs particulièrement élevés. Un comportement qui n'a pas manqué d'attirer l'attention d'un infirmier qui s'est empressé de prévenir la préfecture du Rhône. Le pharmacien, installé dans le centre-ville de Lyon, s'était déjà fait remarquer il y a un an après avoir vendu des masques à des manifestants alors qu'un arrêté préfectoral interdisait à ce moment leur commercialisation. Il avait fait l'objet d'un rappel à la loi. Cette fois-ci, les sanctions pourraient bien être d'un tout autre niveau. Placé en garde à vue ce week-end, il a ensuite été déféré au palais de justice. Poursuivi pour « refus de déférer à une réquisition », il encourt une peine de 6 mois de prison, 10 000 euros d'amende et une interdiction d'exercer. Il n'a également plus le droit d'apparaître dans son officine jusqu'à la tenue de son procès.
À Annecy, la police locale a saisi en fin de semaine dernière plus de 1 700 masques FFP2 dans une officine. Selon les enquêteurs, 230 des 1 950 masques livrés à la pharmacie pour être ensuite distribués aux professionnels de santé avaient été cédés à des particuliers. « La pharmacie les vendait à prix coûtant. Il n'y a pas eu d'enrichissement, mais on a préféré les saisir pour s'assurer qu'ils allaient bien être redistribués au personnel de santé », a indiqué la commissaire. Les masques ont été envoyés à l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes. Laissée en liberté après avoir été entendue, la titulaire de la pharmacie risque 6 mois d'emprisonnement et une amende de 10 000 euros pour avoir enfreint le décret gouvernemental.
À Paris, c'est une parapharmacie installée dans le XVIe arrondissement qui a fait parler d'elle il y a quelques jours. Les gérants de l'établissement facturaient des masques FFP2 jusqu'à 10 euros l'unité. Alertés, les policiers se sont rendus sur place et ont récupéré 981 masques afin de les redistribuer à des services de santé. Selon « France Info », 2 000 masques ont également été saisis par les forces de l'ordre dans une pharmacie de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, qui avait elle aussi violé le décret en vigueur depuis le 13 mars.
A la Une
Baisses de prix sur les pansements hydrocellulaires, et ce n’est pas fini
L’USPO appelle les autorités à réagir
Un mauvais départ pour la campagne vaccinale contre la grippe
Autour de l’ordonnance
Les RGO du nourrisson et les IPP
Saga des marques
Même, tout un univers du soin spécifique en un mot