Un pharmacien de 64 ans risque jusqu’à deux ans de prison, dont un ferme, pour harcèlement moral et sexuel sur une vingtaine de salariées, qui subissaient attouchements, avances et menaces. Le parquet a également sollicité une interdiction définitive d’exercer l’activité de pharmacien.
C’est un cas particulièrement extrême qui était examiné lundi 3 juin par le tribunal correctionnel de Montpellier. Un pharmacien de 64 ans, ancien titulaire d’une pharmacie à Gignac (Hérault) était jugé pour harcèlement sexuel et moral sur ses employées, entre 2017 et 2021. Une redite de ce qu’il avait fait subir à d’autres salariées de Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales), en 2012 et 2013. Pour ces actes, il avait été condamné l’année précédente à sept mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Perpignan.
À Gignac, l’ampleur du phénomène était telle que 18 départs ont été enregistrés dans son officine entre janvier 2018 et septembre 2019, selon le compte rendu d’audience publié par « Midi Libre ». Plusieurs salariées ont témoigné des insultes répétées qu’elles subissaient, parfois accompagnées de propositions dépassant toutes les limites.
Les attouchements sexuels étaient légion, avec des caresses ou des claques mimées sur les fesses. « Le pire, c’était avec la femme de ménage qui était très gentille et ne parlait pas bien français. Personne n’avait le droit de lui parler et elle n’avait le droit de parler à personne », rapporte une ancienne victime.
Les salariées font aussi état de menaces verbales. Ainsi, le titulaire avait menacé de mort plusieurs salariées, avant de leur montrer une arme achetée à Montpellier. Le profil de ses victimes a aussi été discuté : « Il embauchait beaucoup de femmes seules avec enfant, ce qui lui permettait d’avoir plus de pouvoir sur elles », témoigne une salariée à la barre. Une autre qui s’était vue refuser une demande de congé raconte : « Il m’avait proposé de me faire un enfant pour avoir plus de vacances ! »
Le prévenu, qui a aussi été condamné pour violences conjugales en 2023, a nié la plupart des témoignages et expliqué son comportement par des épisodes dépressifs et la pression causée par les mauvais résultats financiers de sa pharmacie. Un argumentaire qui n’a pas convaincu la procureure. Cette dernière a requis deux ans d’emprisonnement dont un ferme sous bracelet électronique, assorti d’un sursis probatoire de 3 ans et d’une interdiction définitive d’exercer l’activité de pharmacien. En outre, une obligation de suivre des soins et d’indemniser les parties civiles a été prononcée. Le jugement final sera rendu le 1er juillet.
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp