LE BOUCHER, l’entrepreneur, le coiffeur et même les pharmaciens. À Casal di Principe, une petite commune de 21 000 habitants située dans la ceinture napolitaine, personne n’échappait à « l’impôt sur la tranquillité » instauré en 2012 par le clan Sandokan. Pendant deux ans, cette famille affiliée à la Camorra, la mafia italienne la plus sanguinaire qui « gouverne » Casal di Principe, a extorqué des milliers d’euros aux commerçants dont plusieurs titulaires d’officine. « Ce n’était pas du racket, c’était juste l’impôt sur la tranquillité ! », a expliqué l’ancien percepteur de la famille Sandokan aux enquêteurs après avoir été arrêté. En clair, le prix à payer pour éviter, au mieux, que les officines ne soient pas brûlées par la camorra. Tout a commencé en 2012 avec l’ouverture d’une nouvelle officine. L’occasion pour le clan mafieux, de planter sa griffe sur le secteur pharmaceutique local. « Un soir, un homme est arrivé et nous a réclamé le versement de 15 000 euros par an en trois tranches pour avoir la paix », raconte le titulaire de la pharmacie San Cipriano. Contrairement au fisc italien qui ne revoit jamais ses ponctions à la baisse, le percepteur du clan Sandokan accepte de diminuer cette « taxe fixe » de 50 % en raison de la crise. « Durant les derniers mois, j’ai souvent pensé à la pharmacienne sicilienne assassinée par la mafia et je me suis dit que je ne pouvais pas risquer la vie de mes enfants pour quelques milliers d’euros », avoue le pharmacien.
Dans le sud de l’Italie
La camorra impose sa taxe sur la tranquillité
Publié le 03/04/2014
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ARIEL F. DUMONT
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3082
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