La justice italienne reconnaît un lien entre l'apparition d'une tumeur au cerveau et l'usage excessif du téléphone portable. Une première ? Pas tout à fait.
C'est le tribunal d'Ivrea, dans le nord de l'Italie, qui a rendu public hier sa décision du 11 avril, admettant un lien entre l'apparition d'un neurinome chez un homme de 57 ans et l'utilisation d'un téléphone portable trois à quatre heures par jour pendant 15 ans. Une utilisation excessive liée au travail du plaignant, qui a commencé à avoir la sensation permanente d'oreille bouchée en 2010, avant que ne soit diagnostiqué un neurinome auriculaire. La tumeur bénigne a été opérée mais le plaignant a dû subir une ablation du nerf acoustique, le rendant sourd de l'oreille droite. L'expert nommé par le juge a estimé son préjudice corporel à 23 %. L'Institut national d'assurance contre les accidents du travail devra lui verser une indemnité à vie de 500 euros par mois, mais l'instance a fait savoir qu'elle pouvait encore faire appel de cette condamnation.
En octobre 2012, la Cour de cassation italienne avait estimé que l'usage excessif du téléphone portable était responsable d'une tumeur bénigne détectée sur un ganglion à l'intérieur du crâne d'un cadre d'entreprise. L'homme a dû batailler 10 ans pour faire reconnaître le lien entre l'usage du portable 5 à 6 heures par jour pendant 12 ans pour les besoins de son travail et cette tumeur. Reconnu victime d'une maladie professionnelle, Innocente Marcolini a été déclaré invalide à 80 %.
En juin 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), structure rattachée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé comme « cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques de radiofréquence, dont ceux de la téléphonie mobile. Dans un rapport publié en 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ne met pas en évidence d’effets sanitaires avérés. Elle souligne cependant que certaines publications scientifiques évoquent une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs du téléphone portable.
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