Philippe Syssau, tête de liste FSPF
Pharmacien depuis trente ans, engagé dans le syndicalisme depuis vingt ans, Philippe Syssau a baptisé, non sans raison, son officine « Bonjourpharma », signant ainsi d’une touche de convivialité cette pharmacie de quartier dans la métropole lilloise. « Je passe 80 % de mon temps au comptoir, je connais autant les soucis de mes patients que les problématiques de la gestion officinale », déclare ce titulaire de 59 ans.
Il se dit à l’image des pharmaciens de la région, travailleurs et proches d’une population souvent éprouvée économiquement. Le réseau officinal n’échappe pas à ces difficultés. « La crise du covid n’est pas un cache-misère, une fois sortis de l’épidémie nous devrons renouer avec la croissance, notamment en matière de rémunération », expose le titulaire de Marcq-en-Baroeul, s’appuyant sur le programme national de la FSPF. Car de la frontière belge à la Baie de Somme, les officines des Hauts-de-France subissent de plein fouet la désertification médicale, un fléau dont les conséquences doivent être compensées à l’aide d’une « ROSP mission de service public », affirme Philippe Syssau.
Le candidat promet également de poursuivre son engagement dans l’évolution de la formation des préparateurs, notamment par la création d’une licence pro : « Afin de susciter l’intérêt pour une profession qui souffre d’un déficit d’images ; cela permettra de résoudre à terme la pénurie de diplômés dans la région. »
Grégory Tempremant, tête de liste USPO
Président sortant de l’URPS Hauts-de-France, Grégory Tempremant, 42 ans, est parmi les plus jeunes têtes de liste de ces élections. Le titulaire de Comines (Nord) espère pouvoir propulser pendant les cinq prochaines années la profession dans la dynamique insufflée au cours de son dernier mandat. Dépistage des risques cardiovasculaires (voir ci-dessous), tabagisme, ostéoporose, cosmétiques et périnatalité, allaitement, télésoins, santé environnementale… on ne compte plus les expérimentations et les avancées métier qu’a lancées l’URPS en lien avec les deux facultés de pharmacie de la région et les sociétés savantes.
Cette instance est en effet, pour celui qui est aussi conseiller régional des Hauts-de-France, la courroie de transmission idéale entre la profession, l’ARS et les pouvoirs publics. « Celle qui permet de valoriser les compétences du pharmacien, d’innover dans le métier et d’expérimenter, mais aussi et surtout d’accompagner l’ensemble des pharmaciens », définit-il, insistant sur le rôle joué par l’URPS au plus fort de la crise sanitaire pour prêter main-forte aux officines et les équiper en masques, gels et tests. « Toutes ces activités que nous avons menées ont incité des confrères à s’impliquer eux aussi et nous avons reçu de nombreuses candidatures spontanées », se félicite Grégory Tempremant qui conduit une liste renouvelée aux deux tiers, composée de six femmes et six hommes, avec un candidat en tête dans chacun des cinq départements.
Risques cardiovasculaires : de l’expérimentation à la publication scientifique
Les Hauts-de-France, et tout particulièrement les territoires de l’ancien bassin minier, révèlent une vulnérabilité importante face aux risques cardiovasculaires. C’est le cas du secteur de Lens-Hénin où le taux de mortalité prématurée est supérieur de 81,4 % au taux national. Face à ces inégalités et pour améliorer l'accès précoce aux soins, l’URPS a fait le pari du pharmacien. Elle a mené sur ce territoire, de fin septembre 2016 à fin janvier 2017, une expérimentation portant sur le repérage et le dépistage ciblés. 264 officines ont été formées selon un schéma expérimental élaboré par un groupe de travail pluridisciplinaire (médecin généraliste, cardiologue, diabétologue, pharmaciens d’officine, psychologue…). Elles ont aussi été initiées à l’utilisation du Cardiocheck PA, permettant une mesure simultanée de la glycémie, du cholestérol total et des lipoprotéines de haute densité. 120 officines ont réalisé au moins un repérage ou un dépistage, les critères de repérage ayant été validés par le groupe de travail suivant les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Les patients inclus présentaient au moins un des critères suivants : surpoids apparent, fumeur ou ex-fumeur sevré depuis moins de 3 ans, infarctus du myocarde ou mort subite survenu avant 55 ans chez le père, ou avant 65 ans chez la mère, antécédents familiaux d’accident vasculaire cérébral (AVC) avant 45 ans.
471 personnes repérées à risques se sont vu remettre des courriers de liaison destinés au médecin traitant et au spécialiste. La pertinence du rôle du pharmacien dans l’approche des patients et le dépistage des risques a été mise en lumière par cette expérimentation, accompagnée d’une étude scientifique parue en 2018 dans la revue « Santé publique »*. Les pharmaciens des Hauts-de-France ont poursuivi les dépistages au-delà de cette publication, avant que le Covid ne mette en suspens cette opération, qui pourrait être dupliquée dans d’autres territoires.
* Repérage-dépistage ciblé du risque cardioneurovasculaire en officine Pierrine Aly, Gregory Tempremant, Sophie Houppermans, Fanny Maes-Patinier, Vincent Vanbockstael et Mohamed Lemdani S.F.S.P. | « Santé Publique » 2018/6 Vol. 30 | pages 777 à 783 ISSN 0995-3914 https://bit.ly/2YxXp51.
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