La confirmation par le ministère de la Santé de la possibilité pour le pharmacien de vacciner en dehors des murs de son officine a provoqué des réactions enflammées chez plusieurs syndicats d'infirmiers libéraux. Directement mise en cause, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a tenu à répondre…
La perspective de voir des pharmaciens vacciner dans les EHPAD ou au domicile des patients a fortement irrité les syndicats représentant les infirmiers libéraux. Un début de polémique entre les deux professions que le président de l'USPO, Pierre-Olivier Variot, cherche aujourd'hui à désamorcer. Comme il le rappelle dans un nouveau communiqué publié ce mardi, des pharmaciens vaccinent déjà hors les murs dans des cas bien spécifiques. « Certains patients ne peuvent pas se déplacer pour se faire vacciner et n’ont pas accès à un autre professionnel de santé que leur pharmacien. C’est le cas notamment de la vaccination HPV en collège, mais aussi de la vaccination Covid pour certains résidents en EHPAD ou à domicile », explique-t-il. Le syndicat avait donc interrogé le ministère pour que ce dernier confirme, officiellement, que les officinaux avaient bien le droit de vacciner hors de leur établissement. Une requête à laquelle le ministère de la Santé a répondu positivement. « Cette analyse juridique du ministère de la Santé permet donc aux pharmaciens répondant à une demande des patients de réaliser leur mission dans le plus strict respect de la réglementation et d’être couverts par leur assurance pour le faire », résume l'USPO.
Il n'est en revanche aucunement question de voir le pharmacien vacciner massivement hors de son officine et de venir ainsi concurrencer les infirmiers sur leur propre terrain. « Comme ils l’ont toujours fait, (les pharmaciens) continueront à orienter en premier lieu le patient vers l’infirmier ou le médecin si ces derniers sont disponibles. Dans le cas contraire, ils pourront vacciner à domicile, et ce afin de répondre au besoin du patient », assure Pierre-Olivier Variot. Ce dernier appelle les autres professions de santé à jouer collectif. « Nous, professionnels de santé, avons tous pour objectif de renforcer la couverture vaccinale ; et nous y parviendrons ensemble ! », veut croire le président de l'USPO.
S'il prône l'apaisement, Pierre-Olivier Variot met toutefois en garde les syndicats infirmiers qui ont attaqué les pharmaciens. « Je tiens à indiquer au syndicat appelant « au boycott des pharmacies » que si cette menace arrivait à exécution, l’USPO ne manquerait pas d’alerter la DGCCRF. » Il est ici question du syndicat Convergence infirmière qui avait en effet invité « les infirmières et les infirmiers libéraux au boycott de toutes les pharmacies qui effectueront des pansements à leurs patients et des pharmaciens qui se déplaceront au domicile des patients ». Ce syndicat avait aussi appelé les IDEL à se mobiliser « devant les pharmacies », annoncé son intention de créer une page Facebook nommée « Balance ton pharmacien » et voulait convaincre les infirmiers de collaborer avec les prestataires de matériels médicaux plutôt qu'avec les officinaux dans le cadre de la prise en charge de la dépendance.
Le président de l'USPO s'alarme également « du manque du discernement d’un autre syndicat d’infirmier (la Fédération nationale des infirmiers) appelant, dans le contexte international que nous connaissons, à la « guerre » entre pharmaciens et infirmiers. Je rappelle à ces deux syndicats que leurs actions et propos vont à l’encontre des attentes des patients, du renforcement de l’accès aux soins et d’une stratégie ambitieuse de santé publique », conclut-il.
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