Syndicats, Ordre, groupements et étudiants appellent l’ensemble des pharmaciens à se mobiliser le 30 mai pour défendre la profession. Comment faire, en pratique ? Premiers éléments de réponse.
Le mouvement de mobilisation est général. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies Federgy et l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) ont lancé un appel à la grève le 30 mai à tous les officinaux. Vendredi 17 mai, l’Ordre des pharmaciens s’est également associé « à cette mobilisation légitime » par voie de communiqué. Et la forte mobilisation des grèves des gardes du 18 au 20 mai a montré que les pharmaciens étaient déjà bien impliqués (plus de la moitié des pharmacies grévistes dans les Alpes-Maritimes et 60 % en région Bourgogne Franche-Comté, selon l’USPO). « Dans les Alpes-Maritimes, nous avons contacté aujourd’hui plus de 60 % des pharmacies, et 95 % nous ont spontanément dit qu’elles fermeraient le 30 mai », relève Cyril Colombani, président de l’USPO du département.
Où et quand ?
Les pharmaciens sont appelés à tomber le rideau toute la journée du 30 mai. En parallèle, des mouvements de mobilisation sont organisés dans la matinée en province, et l’après-midi à Paris. Toutes les villes universitaires prévoient des cortèges avec les étudiants. Les pharmaciens sont invités à se rapprocher de leurs représentants départementaux.
À Paris, il est question d’organiser à partir de 15 h 30 un cortège entre Bastille et Bercy avec pour point d’orgue un rassemblement devant le ministère de l’Économie. Les syndicats appellent à venir nombreux.
Faut-il se déclarer gréviste à l’ARS ?
Les syndicats locaux ont déposé, ou vont déposer, un préavis de grève pour la journée du 30 mai pour l’ensemble des officines, couvrant ainsi les pharmacies qui fermeraient sans avoir prévenu leur agence régionale de santé (ARS). « Le but est de ne pas mettre les pharmaciens dans une insécurité juridique à partir du moment où ils ferment », explique Cyril Colombani. Cependant, « il est conseillé de prévenir son ARS », souligne Philippe Besset, président de la FSPF. « Le faire va rajouter de la pression sur les ARS », ajoute Cyril Colombani. L’USPO propose un modèle de courrier à adresser à l’ARS. Des réquisitions de pharmacies sont par ailleurs possibles.
Quand prévenir ses patients ?
« Dès aujourd’hui, et très largement », lance Cyril Colombani. Des affiches, à coller dans les vitrines, ainsi qu’une pétition et des outils pour personnaliser ses réseaux sociaux sont disponibles sur le site de l’USPO et à la FSPF (mobilisationpharmaciens.fr).
Pourquoi faire grève ?
La profession défend sa rémunération, actuellement en négociation avec l’assurance-maladie, mais pas que : « Au-delà des difficultés économiques auxquelles fait face la profession, les pharmaciens d’officine entendent alerter sur les risques liés à une réforme présentée comme une apparente “simplification des normes”, notamment concernant la vente en ligne de médicaments », a réagi l’Ordre des pharmaciens, ciblant par là le travail du député Marc Ferracci qui pourrait se transformer en un projet de loi porté par le gouvernement.
Par leur mouvement, les pharmaciens veulent aussi alerter la population et les pouvoirs publics sur les pénuries de médicaments, la situation des pharmacies situées dans les territoires fragiles et la réforme du troisième cycle des études de pharmacie, qui n’aboutit pas.
Et après ?
La mobilisation du 30 mai ne s’arrêtera pas là si les pharmaciens n’obtiennent pas satisfaction. « Derrière, il y a les élections européennes, il y a les Jeux olympiques ! rappelle Cyril Colombani. Imaginez une ville au moment d’une épreuve phare des JO et que l’on décide que toutes les pharmacies sont fermées ce jour-là. Nous avons plein d’idées pour montrer notre mécontentement », termine Cyril Colombani.
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