Saluant la consécration de plus de dix ans de négociations, les deux syndicats de la profession attendent de voir l'extension des compétences vaccinales du pharmacien concrétisée dans les textes, notamment dans la convention pharmaceutique.
L’extension des compétences vaccinales des pharmaciens vient de franchir une première étape vendredi, avec l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Reste à attendre l’arrêté et le décret ministériel l'entérinant et, bien sûr, à négocier les tarifs qui valoriseront ce nouvel acte officinal. Ils seront fixés par la convention pharmaceutique en cours de discussion. Comme l’explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), un délai de six mois sera nécessaire entre la signature de la convention pharmaceutique et la mise en œuvre de cette extension vaccinale à l'officine. Par conséquent, l’administration des vaccins énoncés par la HAS ne pourrait entrer en vigueur au plus tôt qu'en septembre 2022.
De manière globale, les syndicats se félicitent de voir aboutir l’une de leurs revendications phare. À la marge, la FSPF regrette cependant l'absence du vaccin contre le zona (Zostavax) dans la liste publiée vendredi. Car bien qu'il s'agisse d'un vaccin vivant - et donc non compris dans le périmètre de la saisine de la HAS - « il aurait été important de pouvoir l'administrer en officine aux patients diabétiques », estime Philippe Besset. L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) dénonce d’ailleurs cette distinction entre vaccins vivants et non vivants. Les vaccins vivants atténués, dont la technique est pourtant bien connue et évaluée, seraient-ils plus dangereux que les vaccins non-vivants ou à ARN messager ? Cela revient, fustige Gilles Bonnefond, porte-parole du syndicat, à émettre des soupçons sur les vaccins vivants et par conséquent à conforter la position des antivax. Il y voit l’influence du corps médical.
De même, il reproche à la HAS d’avoir limité son avis favorable à la vaccination des plus de 16 ans par le pharmacien. De facto, cette différenciation exclut la vaccination en officine des 11-15 ans contre le HPV. Si la FSPF n'y voit aucun inconvénient majeur dans la mesure où une injection de rattrapage est possible entre 15 et 19 ans, l'USPO considère l'impossibilité de vacciner les moins de 16 ans comme une perte de chance pour un vaccin contre le cancer à l'officine. « La simplification du parcours vaccinal contre le HPV pour les jeunes filles et les jeunes garçons de 12 ans et plus doit-il encore être retardé, malgré l’efficacité reconnue de ce vaccin et les conséquences dramatiques d’une couverture vaccinale très faible ? », interroge Pierre-Olivier Variot, président du syndicat.
Quant à l’Académie nationale de Pharmacie, elle soutient également la recommandation visant à élargir les compétences des pharmaciens. L'instance demande sa mise en application immédiate afin d'améliorer les taux de vaccination qui sont actuellement insuffisants en France.
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