Alors que le coût de la rentrée étudiante atteint des sommets cette année, cinq fédérations d'étudiants en santé tirent la sonnette d'alarme. Ensemble, elles alertent sur un risque de « privatisation de l'enseignement supérieur » et dénoncent tout particulièrement l'existence des prépas privées qui demandent des sommes exorbitantes aux étudiants.
Étudiants en médecine, en maïeutique, en odontologie, en pharmacie et en kinésithérapie (MMOPK) font aujourd'hui front commun pour dénoncer les difficultés que subissent les futurs professionnels de santé. En rappelant un chiffre pour commencer : 4 500 euros, soit le coût moyen pour une première année d'étude de santé. Un cursus qui s'apparente aujourd'hui à « un sacrifice », déplorent les associations étudiantes. Comme l'illustrait le dernier rapport de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), les étudiants doivent en plus composer avec l'inflation, des loyers toujours plus élevés ou encore l'augmentation du tarif de certaines mutuelles étudiantes. « L’entrée à l’Université se veut être une période d’émancipation et d’égal accès au savoir pour tous et toutes. Aucun frein socio-économique ne doit empêcher quiconque d’accéder aux connaissances qu’elle est censée offrir. Si ce principe est largement remis en question dans l’enseignement supérieur, il est exacerbé dans les études de santé », exposent les étudiants.
Aujourd'hui, le processus de sélection imposé par les examens classant du PASS et des L.AS « fait de cette première année d’études la cible d’organismes à but lucratif qui en profitent pour s’enrichir sur les craintes des étudiants et étudiantes », dénoncent à l'unisson les cinq fédérations. Pour un étudiant en PASS, les frais associés à une préparation privée s'élèvent à moyenne à plus de 5 300 euros en régions et dépassent même les 6 800 euros en Île-de-France. Pour les fédérations MMOPK, le constat est clair : ces organismes de préparation privés à l’entrée dans les études de santé ne devraient tout simplement pas exister.
Dans un premier temps, les représentants des étudiants en santé appellent déjà à ne plus autoriser ces organismes privés à « intervenir dans les établissements du secondaire ou lors de salons d’orientation ». Ils invitent au contraire les autorités compétentes à soutenir les tutorats santé, dont les frais d'inscription ne dépassent pas 25 euros pour les étudiants en PASS et 16 euros pour ceux inscrits en L.AS. « Le coût d'un organisme de préparation privé est en moyenne 345 fois celui du Tutorat sur tout le territoire (...) Alors que l’investissement au Tutorat doit être encouragé, la sphère étudiante et le corps enseignant doivent être sensibilisés à l’impact social indéniable des organismes privés », résument les cinq fédérations d'étudiants en santé.
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