La réforme du troisième cycle des études de pharmacie semblait enfin sur la bonne voie il y a un an, lorsque le ministre de la Santé d'alors, Olivier Véran, avait promis de la finaliser au moment de la signature de la Convention pharmaceutique.
Cette réforme, espérée depuis maintenant 7 ans, entend notamment « revaloriser le diplôme de pharmacien en un diplôme de pharmacien spécialisé » et instaurer « une méthode d'apprentissage davantage basée sur la pratique que sur la théorie », comme le résume l'ANEPF. Malheureusement, les belles promesses d'Olivier Véran n'ont pas été suivies d'effets. Pire, l'association étudiante a appris, en mars dernier, que la création d'un statut de résident pour les étudiants de sixième année était au point mort. « On nous a expliqué que ce statut avait été appliqué pour les étudiants en médecine et que cela n'avait pas fonctionné, confie Servane Lalinec, vice-présidente de l'ANEPF en charge des perspectives professionnelles. C'était pourtant prévu dans la Convention pharmaceutique, on nous avait même dit que des honoraires ne seraient pas réévalués pour pouvoir financer cette réforme », tient-elle à rappeler. Au vu de la situation, impossible désormais d'imaginer la réforme du troisième cycle des études de pharmacie appliquée à la rentrée prochaine.
La profession se mobilise
L'ANEPF, les syndicats représentatifs de la profession (USPO, FSPF), des groupements (FEDERGY, UDGPO, CNGPO), mais aussi la Conférence des doyens des facultés de pharmacie, ont tous signé un communiqué, publié le 4 mai, pour rappeler à quel point il était urgent de mettre en œuvre cette réforme. Tant que rien n'est fait « des étudiants vont continuer à se détourner de l'officine pour des raisons uniquement financières », alerte Servane Lalinec. La réforme du troisième cycle prévoyait en effet une revalorisation monétaire du stage en sixième année d'officine, avec un passage de 550 à 1 200 euros par mois, en plus de l'obtention d'indemnités de transport et d'hébergement. Or cette revalorisation ne peut pas voir le jour « sans une rénovation du statut de l’étudiant en sixième année officine », rappelle l'ANEPF.
Pour faire (enfin) bouger les lignes, l'association étudiante a décidé de mobiliser la profession autour de cette cause. Les étudiants demandent aussi un rendez-vous avec les conseillers du président de la République à l’Élysée, accompagnés de l’ensemble des acteurs et conseillers ministériels en charge de cette réforme. « Nous attendons un engagement fort et respecté, des actions concrètes sur cette réforme et des moyens nécessaires pour accompagner les évolutions de notre profession. Il est temps pour le gouvernement de tenir ses promesses, d’agir, et ce dès maintenant ! », exige l'ANEPF.
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