Dans un communiqué publié ce 9 octobre, la Conférence des doyens de pharmacie a dévoilé les chiffres officiels du nombre de places vacantes en 2e année de pharmacie à la rentrée 2024. Si une amélioration est observée par rapport aux années précédentes, la situation est encore loin d’être satisfaisante et les doyens proposent des mesures pour faciliter le recrutement d’étudiants dans la filière pharmacie.
Une première évaluation conduite par les doyens de pharmacie avait établi à environ 250 le nombre de places vacantes en 2e année de pharmacie à la rentrée 2024. Finalement, ce nombre est un peu plus élevé que prévu. En tout, ce sont 293 sièges qui sont restés vides sur les 3 594 à pourvoir. « La majorité des 24 facultés de pharmacie parvient à un niveau de recrutement en 2e année d’au moins 85 % de l’effectif attendu », précisent les doyens. Dans le détail, 3 078 places sont occupées par des étudiants inscrits en PASS, L.AS1, L.AS2 ou L.AS3 et 247 recrutements ont été opérés via les différents dispositifs d’intégration parallèles ou passerelles. Alors que 1 100 places vacantes avaient été recensées en 2022, puis 471 en 2023, le bilan de la rentrée 2024 confirme donc une légère embellie. « Face aux enjeux de santé publique et défis démographiques, la profession s’est grandement mobilisée pour renforcer la visibilité et l’attractivité des métiers de la pharmacie et des études y conduisant. À la rentrée 2024, les efforts collectifs portent leurs fruits », se félicitent les doyens et leur président, Vincent Lisowski. Si le nombre de places vacantes diminue, les près de 300 sièges vides encore recensés cette année viennent néanmoins s’ajouter à ceux des années précédentes, le tout dans un contexte de vieillissement de la profession et alors que les difficultés de recrutement sont déjà une réalité bien tangible, notamment en officine. « Certaines UFR demeurent toujours en difficulté avec plusieurs dizaines de places non pourvues », admet également la Conférence des doyens.
Par ailleurs, les problèmes liés à la réforme de l’accès aux études de santé, qui a conduit à la mise en place d’un système particulièrement complexe, sont loin d’avoir disparu. « Malgré les initiatives tant locales que nationales, la réforme peine à s’imposer et de nombreux bacheliers motivés par les métiers de la pharmacie préfèrent s’expatrier dans d’autres pays européens pour effectuer leurs études avant de revenir exercer en France », constatent toujours les universitaires. Ces derniers plaident pour un mode de sélection plus lisible et proposent « la création d’une voie de recrutement complémentaire permettant aux néo-bacheliers de s’inscrire directement dans une première année d’études de pharmacie via Parcoursup ». Une idée que Vincent Lisowski et les doyens défendent depuis déjà de longs mois mais qui n’a pas été validée pour l’instant par les ministères concernés. « Ce mode de recrutement offrirait des places réservées aux étudiants réellement motivés par les métiers de la pharmacie, qui pourraient ainsi rentrer dans le cursus en validant leur première année de pharmacie. La filière pharmacie n’avait aucune peine à remplir sa promotion de 2è année lorsque le concours lui était à l’époque spécifique », tiennent-ils à rappeler.
Niveau des étudiants plus hétérogène, avec des taux de redoublement plus importants en 2e année de pharmacie, nouveau dispositif trop complexe depuis la réforme, étudiants encore trop nombreux à choisir la pharmacie par défaut… le nombre moins important de places vacantes cette année ne doit pas être un trompe-l’œil. Les problématiques de fond ne sont absolument pas réglées. La Conférence des doyens espère donc que ses propositions pourront enfin être prises en considération. « Les facultés de pharmacie souhaitent retrouver leur souveraineté dans leur mode de sélection à l’entrée des études en recrutant des étudiants motivés et non plus des étudiants issus d’une sélection par la douleur et trop souvent déçus d’une autre filière de santé », concluent-ils.
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