DOUCEMENT mais sûrement. Les évolutions de la formation continue du pharmacien ont toujours demandé du temps. « Tout a démarré avec la loi de juillet 1971, qui a défini la formation professionnelle continue, mais ce n’est qu’en 1991 que des lois ont obligé les entreprises à cotiser. La convention avec l’assurance-maladie sur la formation conventionnelle continue (FCC) date de 2006… Le décret sur le développement professionnel continu devrait être signé en décembre. » Claude Japhet est le président de l’Organisme gestionnaire conventionnel de la formation conventionnelle continue des pharmaciens d’officine (OGFCCPO), qu’il a renommé OG Pharma pour simplifier.
En 2010, un peu plus de 14 000 titulaires et adjoints se sont formés. L’estimation pour l’exercice 2011 est comprise entre 15 000 et 16 000 pharmaciens formés. Une belle progression à laquelle il faut ajouter toutes les formations non comptabilisées par ces structures. Mais on est encore loin de l’obligation de formation d’au moins une journée par an pour tout officinal. « Il faudrait un dispositif permettant à 54 000 professionnels d’aller se former au moins un jour par an… ce qui demande quatre fois plus de moyens ! C’est irréalisable avec l’organisation que nous avons aujourd’hui. De plus, si les pharmaciens doivent faire valider chaque année leurs pratiques, il n’y aura plus beaucoup de place pour qu’ils suivent d’autres formations, ils se focaliseront sur celle à laquelle ils ne peuvent déroger. » D’autant que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) aura autorité pour contrôler tous les cinq ans que les formations ont bien été suivies.
Un sacré machin !
Les textes déjà parus font état d’un programme répondant à des orientations nationales définies par le Président de la République et le ministre concerné, un programme comprenant des méthodes évaluées et agréées par la Haute Autorité de santé (HAS) après avis de la Commission scientifique indépendante des pharmaciens. Le DPC dépend donc à la fois de l’organisme de gestion du DPC, ou OGDPC, (lui-même composé de trois instances : conseil de gestion, 22 personnes ; comité paritaire du DPC, 9 sections, 87 personnes ; et conseil de surveillance du DPC, 15 personnes), de la HAS et du Conseil scientifique indépendant (CSI) qui compte 5 sections dont celles des pharmaciens (19 personnes). « Un sacré machin ! », selon Claude Japhet.
Pour lui, les professionnels de santé seront dans l’incapacité de répondre à leur obligation de DPC dans ces conditions, à moins de leur proposer des formations à distance. « Il m’a déjà été répondu que cela avait été un échec chez les médecins, les kinésithérapeutes et les orthoptistes, et que l’Assurance-maladie refusait de prendre en charge. Mais j’ai déjà une réussite à mon actif sur la formation à distance, mise en place avec le Pr Jean Callop, je vais proposer un projet fait pour être accepté. La prochaine commission paritaire du 14 décembre devrait valider le cahier des charges pour une mise en place en 2012. »
Reste la question du coût de l’opération. Une estimation avait évoqué un milliard d’euros. Difficile à assumer pour l’assurance-maladie « et ses 29 milliards de déficit ». L’Assurance-maladie prendrait en charge une partie du coût de la formation des libéraux, ce sera en revanche aux entreprises de financer la formation de leurs salariés. Une nouvelle taxe déguisée selon Claude Japhet.
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