La croissance de la pharmacie s’émousse selon l’INSEE

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Publié le 04/12/2014

Dans une étude parue hier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) montre que la « croissance en valeur du commerce de détail de produits pharmaceutiques, traditionnellement dynamique, s’est émoussée, en lien avec la baisse de prix des médicaments remboursables ». La publication prend en compte la période allant de 2000 à 2012. Si le chiffre d’affaires des 23 800 officines* atteint les 38 milliards d’euros, soit 53 % de plus qu’en 2000 en valeur, l’activité du secteur « est au ralenti » depuis 2006. En effet, de 2000 à 2006, le chiffre d’affaires du secteur progresse de 5,6 % par an, mais à partir de 2006, la croissance annuelle est de 1,6 %. Pire, la progression du chiffre d’affaires tend désormais à s’essouffler puisqu’elle est de 0,1 % en 2012. Les médicaments remboursables composent toujours l’essentiel du chiffre d’affaires des pharmacies (75,8 %) mais leur poids diminue au profit des spécialités non remboursables (11,6 %). Le ralentissement du secteur s’explique « en partie par la baisse des prix, mesurée par l’indice des prix à la consommation ; celui-ci a d’abord reculé de 1,5 % par an entre 2000 et 2006, puis de 2,4 % par an entre 2006 et 2012 ». Le prix des médicaments remboursables recule pour sa part de 2 % par an entre 2000 et 2006, puis de 3 % entre 2006 et 2012. L’INSEE indique que les politiques de santé publique sont à l’origine de cette évolution avec des mesures telles que « les tarifs forfaitaires de responsabilité en 2003, les plans médicament de 2004 et 2006 ». En revanche, le taux de marge commerciale « qui baissait régulièrement depuis 2000, progresse à nouveau à partir de 2006 », grâce aux effets combinés du forfait à la boîte, d’un taux de marge plus important pour les spécialités de prix modestes et de la marge identique du générique par rapport au princeps. Le taux de marge est de 27,5 % en 2012 (contre 25,9 % en 2006) mais reste en deçà de celui de l’ensemble du commerce de détail (29,4 %).

* Au 1er janvier 2014, la France comptait 22 542 officines, outre-mer compris, selon les statistiques officielles de l’Ordre.