Devant cette situation, les syndicats et les représentants de la profession étaient montés au créneau, blâmant la mauvaise gestion et application de la réforme de l'entrée dans les études de santé, qui passe d'un modèle sur concours à un modèle de licence. L'ampleur de l'événement était telle que même les médias généralistes s'étaient saisis de l'affaire.
Aujourd'hui, avec « seulement » 483 sièges vacants, les bancs des universités sont un peu mieux remplis. Du côté du tout nouveau DEUST préparateur, les étudiants ont aussi répondu à l'appel, avec 1 800 inscrits rien qu'en Île de France. Toutefois, pour les instances éducatives, l'heure des réjouissances attendra.
L'Académie nationale de pharmacie, qui a communiqué ces premiers chiffres dès mercredi dernier, a déclaré que cette deuxième année consécutive de déficit d'étudiants restait préoccupante car, « à échéance de 4 à 5 ans, ce sont autant de diplômés docteurs en pharmacie, qui n’entreront pas dans la profession, à un moment où la démographie pharmaceutique est elle-même très inquiétante ».
Des syndicats remontés
Les syndicats ont également partagé une joie très modérée à l'annonce de ces chiffres. Ainsi, pour Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), « il n'est pas normal qu'autant de places soient vacantes lorsqu'on sait que de plus en plus de pharmaciens vont se former à l'étranger. Sans compter que des étudiants s'inscrivent en DEUST préparateur pour ensuite faire passerelle en pharmacie afin de ne pas passer par le PASS/L.AS ! ».
Du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), c'est un discours similaire qui se tient : « c’est moins mauvais mais c’est encore trop, surtout compte tenu des besoins en personnel partout sur le territoire, en particulier pour accomplir les nouvelles missions », déclare son vice-président Philippe Denry.
En attendant des signes d'une amélioration sur la durée, une évaluation de la réforme de l'entrée dans les études de santé a été lancée par la Cour des comptes. Les résultats et conclusions sont attendus courant 2024.
Un post-DEUST préparateur en élaboration
Dans le même temps, Philippe Besset, président de la FSPF, annonce que des discussions entre les représentants de la profession et les doyens des facultés de pharmacie vont se tenir pour élaborer les conditions d'accès (déjà prévues comme étant très sélectives), le contenu et le programme d'une licence professionnelle BAC + 3 accessible suite au DEUST préparateur.
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