Pendant deux semaines, les élèves de seconde des filières générale et technologique doivent effectuer un stage d’observation en milieu professionnel. Des stages en entreprise sont aussi organisés au collège. Souvent sollicité, le pharmacien répond souvent par la négative. Or « c’est tout à fait possible et c’est presque normal de collaborer avec l’Éducation nationale. L’officine est aussi une entreprise, explique Bruno Maleine, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens. Mais ce qui peut poser question, c’est le secret professionnel. On partage des informations sensibles qui sont des données de santé. »
Le pharmacien pointe là la principale raison qui retient ses confrères d’accueillir un jeune stagiaire à l’officine. « Le stagiaire ne peut pas avoir accès à toutes les informations mais il peut entendre des conversations au sein de l’équipe officinale, il peut voir des documents. Il faut le sensibiliser au secret professionnel. Je lui cite souvent cet exemple : c’est possible que ce soit son professeur ou son voisin qui se présente à l’officine, donc une personne qu’il connaît. On a le devoir de garder l’échange secret. Et le stagiaire ne peut même pas dire à l’extérieur qu’il a rencontré son professeur, ou son voisin, à la pharmacie. » Pour bien ancrer l’importance du respect du secret professionnel, il est possible d’inscrire une mention à la convention établie entre l’établissement scolaire, l’élève et ses parents, et l’officine.
Pour l’attractivité du métier
Reste ensuite à occuper le stagiaire. On peut lui faire découvrir la logistique de la pharmacie, le fonctionnement du back-office. L’intérêt est aussi de le sensibiliser au rôle social du pharmacien et à son rôle d’éducation à la santé. C’est aussi l’occasion de lui présenter les différents métiers de la pharmacie et d’expliquer les études de pharmacie. « On peut susciter des vocations », explique Bruno Maleine.
Le stagiaire peut aussi être associé à différentes missions de l’officine : « gestion des commandes, assister au rendez-vous avec les laboratoires, suivre les formations proposées, énumère Bruno Maleine. On peut lui faire découvrir l’acte de dispensation et faire de la pédagogie sur la phase intellectuelle invisible lors de la délivrance : contrôle de l’ordonnance, recherche des interactions… » Et si le stagiaire est présent au comptoir, « il n’a pas le droit d’effectuer d’actes pharmaceutiques, rappelle l’ordinal. Il peut accompagner l’équipe et c’est là qu’il faut sensibiliser sur le secret professionnel. »
Dans le cadre de l’attractivité du métier, l’Ordre a entamé une réflexion sur un kit d’accueil de stagiaire du collège et du lycée, pour fournir notamment en emploi du temps type. De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) propose sur son site un guide de stage de découverte, des affiches, des vidéos de témoignages.
C’est un rôle qui demande cependant un minimum de disponibilité. Et même si le manque de temps n’est pas vraiment une excuse, « si les personnes ne sont pas un minimum disponibles, ce sera une mauvaise expérience pour le stagiaire et ce sera contre-productif », souligne Bruno Maleine.
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