483 places en deuxième année d'études de pharmacie demeurent inoccupées à la rentrée 2023, selon l'Académie nationale de pharmacie. Un chiffre qui, certes, s'améliore par rapport à 2022, où 1 027 places étaient restées vacantes… Mais qui ne corrige pas les problèmes de fond étroitement liés à la réforme PASS/L.AS.
Avec 3 057 places pourvues pour 3 540 places offertes, c'est 483 sièges étudiants qui sont vides en 2e année de pharmacie à la rentrée 2023, selon les chiffres de l'Académie nationale de pharmacie. Une désaffection en baisse significative après l'année noire de 2022, qui comptait près de 1 100 places vacantes, soit 30 % du total. Mais ce nombre reste bien plus élevé que celui de 2021, qui était de 163 places vacances.
En 2022, la profession avait exprimé une vive inquiétude devant les chiffres catastrophiques, les attribuant à l'application inégale de la réforme de l'entrée dans les études de santé (avec le passage d'un modèle sur concours à un modèle de licence).
L'Académie nationale de pharmacie a déclaré que cette deuxième année consécutive de déficit d'étudiants reste préoccupante car, « à échéance de 4 à 5 ans, ce sont autant de diplômés docteurs en pharmacie, qui n’entreront pas dans la profession, à un moment où la démographie pharmaceutique est elle-même très inquiétante ».
Pour Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « c’est moins mauvais mais c’est encore trop, surtout compte tenu des besoins en personnel partout sur le territoire, en particulier pour accomplir les nouvelles missions ».
À l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) aussi, le satisfecit reste modeste. « Il n'est pas normal qu'autant de places soient vacantes lorsqu'on sait que de plus en plus de pharmaciens vont se former à l'étranger », déclare son président, Pierre-Olivier Variot, qui dénonce directement l'effet repoussoir de la réforme. De plus, « des étudiants s'inscrivent en DEUST préparateur pour ensuite faire passerelle en pharmacie afin de ne pas passer par le PASS/L.AS ! », dévoile-t-il. Un contournement assumé du système qui démontrerait son inefficacité. Une évaluation de la réforme par la Cour des Comptes est justement en cours, dont les résultats sont attendus courant 2024.
La filière DEUST préparateur pourrait, par ailleurs, connaître un autre débouché. Comme l'a annoncé hier, Philippe Besset, président de la FSPF, les représentants de la profession sont tombés d'accord avec les doyens des facultés de pharmacie pour proposer une licence professionnelle à l'issue de ce cursus. Les discussions vont se poursuivre afin de déterminer le contenu et le programme de cette formation BAC +3. De même, les modalités d'accès à ce diplôme de niveau technicien supérieur restent à définir. Il est d'ores et déjà attendu que les conditions et les prérequis soient très sélectifs.
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