Selon une étude publiée dans le « JAMA » et repérée par « Le Quotidien du médecin », la mise en place d’une stratégie de surveillance active pour des patients atteints de cancers de la prostate à faible risque d’évolution n’occasionne pas de perte de chance chez ces derniers.
Pour les besoins de l’étude Pass, 2 155 hommes atteints d'un cancer de la prostate de bon pronostic et n'ayant reçu aucun traitement préalable ont été suivis entre 2008 et 2022, pour une durée de suivi médian de 7,2 ans. Les patients de cette cohorte ont reçu un dosage de PSA tous les trois mois avant 2020 et tous les six mois à partir de 2020, une biopsie dans les 6 à 12 mois, à 2 ans puis tous les 2 ans après le diagnostic.
Au bout de 10 ans de suivi, 49 % des hommes n’ont eu ni progression du cancer ni traitement, et moins de 2 % ont développé une maladie métastatique. Le taux de patients inclus dans l’étude et décédés des suites de leur cancer n’était, lui, que de 1 %. Les résultats de l’étude Pass montrent donc qu’il n’y a pas de perte de chance en cas de traitement retardé au cours de la surveillance chez ce profil de patients. Pour les auteurs, cet argument va d’ailleurs en faveur d’une abstention de biopsie, un geste chirurgical qu’ils qualifient comme à risque. « Il est important de noter que les conséquences négatives telles que la récidive ou les métastases ne semblent pas plus graves chez les personnes traitées après plusieurs années de surveillance que chez celles traitées après une année de surveillance, ce qui atténue les craintes de perdre une fenêtre de guérison », confirme Lisa Newcomb, première autrice de l’étude.
À l’heure actuelle, seulement 60 % des patients éligibles à la surveillance active y ont recours aux États-Unis, Cette stratégie, également appliquée en France, soulève en effet deux risques : celui de passer à côté d’un cancer agressif et donc d’intervenir trop tardivement mais aussi celui de générer un stress et une anxiété importants chez le patient, obligé de réaliser des examens tous les semestres. Les auteurs de l’étude Pass espèrent cependant que le bilan positif de leurs travaux « encouragera l'acceptation nationale de la surveillance active au lieu du traitement immédiat du cancer de la prostate ».
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