Émotion en Guyane après le meurtre d’Hélène Tarcy-Cétout, pharmacienne

Elle avait 34 ans et était mère de quatre enfants. Hélène Tarcy-Cétout était pharmacienne à Saint-Laurent-du-Maroni. Le 8 avril, tôt dans la matinée, l’officinale a été agressée au couteau et blessée à l’épaule et au cou par un homme sans domicile fixe en face du centre commercial où était installée son officine. Évacuée en urgence absolue, elle a succombé à ses blessures à l’hôpital. Le meurtrier présumé a été interpellé puis placé en garde à vue.

Un drame inacceptable qui a provoqué une immense émotion en Guyane. Toutes les officines guyanaises ont fermé leurs portes ce lundi à l’appel du syndicat des pharmaciens local. Des habitants se sont réunis devant l’officine pour rendre hommage à la victime. Le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, a également réagi dans un communiqué. « Cet acte aussi abominable que lâche plonge la population et particulièrement la communauté des pharmaciens du territoire et des sapeurs-pompiers auprès de qui elle intervenait, dans l’effroi et la tristesse… »

Hélène Tarcy-Cétout était extrêmement appréciée au sein de sa communauté. En plus de son métier de pharmacien, elle était sapeur-pompier volontaire. Comme le raconte le média local « Outre-mer la 1re », la jeune femme avait créé une plateforme, « Je ne suis pas un numéro », pour venir en aide aux personnes confrontées au handicap ou à la maladie au sein de leur famille. Elle était également engagée dans la vie associative et luttait contre les violences faites aux femmes. Il y a quelques semaines seulement, elle avait été lauréate du concours national des 101 femmes entrepreneures et avait été reçue à l’Élysée. La déléguée aux droits de la femme, Isabelle Hidair-Krisky, a écrit ses mots à son sujet juste après le drame. « En mémoire d'Hélène, dont la vie a été tragiquement arrachée (…) Elle était bien plus qu'une simple victime d'un acte impardonnable. Elle était une force de vie, une flamme brillante dans ce monde souvent sombre et difficile. »

À Saint-Laurent-du-Maroni, ville située à la frontière avec le Suriname, de nombreux actes de délinquance sont perpétrés ces derniers mois, notamment du fait de gangs armés. Pour honorer la mémoire d’Hélène Tarcy-Cétout, mais aussi pour dire stop à ces faits de violence, les mairies guyanaises seront fermées le 12 avril. Interrogé par le site « France-Guyane », Marc Ledy, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Guyane, appelle, lui, à une prise de conscience sur les agressions dont sont victimes de trop nombreux professionnels de santé. « Ce n'est pas la première fois que le monde de la santé est victime de la violence et de l'insécurité. Il faut que l'ensemble des professionnels montre leur solidarité. Et nous devons agir. »

À la famille et aux proches d’Hélène Tarcy-Cétout, « Le Quotidien du pharmacien » tient à présenter ses condoléances les plus attristées.