Plus de 200 journaux médicaux de la planète publient un éditorial commun appelant à des mesures urgentes contre le réchauffement climatique et la destruction de la nature. Listant les affections et pathologies liées à l’augmentation des températures, ils insistent sur le fait que « ce n'est qu'un début ».
« Augmentation des cas de déshydratation et de problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d'infections tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses, d'allergies et de mortalité, de morbidité cardiovasculaire et pulmonaire » : voici quelques exemples des effets du réchauffement climatique listés par plus de 200 revues prestigieuses du monde médical, dont le « British Medical Journal » ou encore « The Lancet ». Dans un éditorial commun publié samedi, elles soulignent que « la santé est déjà altérée par l'augmentation de la température mondiale et la destruction de la nature », que ceux qui en souffrent le plus sont « les plus vulnérables » et que les conséquences actuelles ne sont qu’un début.
Depuis l’ère préindustrielle, la température a augmenté d’environ 1,1 °C. Mais un réchauffement de 1,5 °C - seuil qui pourrait être atteint autour de 2030 selon le 6e rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publié début août - et la perte continue de biodiversité « risquent d'entraîner des dommages catastrophiques et irréversibles pour la santé ». C’est pourquoi, « malgré la préoccupation légitime pour le Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie soit terminée pour réduire rapidement les émissions » de gaz à effet de serre. Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est associé à l’éditorial : « Les risques du changement climatique pourraient éclipser ceux de n'importe quelle maladie. La pandémie de Covid-19 prendra fin, mais il n'existe aucun vaccin contre la crise du climat. »
Évoquant les sommes « sans précédent » dépensées lors de la pandémie, les journaux médicaux appellent à augmenter massivement les financements pour la protection de la planète. Ils plaident aussi pour un « changement fondamental de la façon dont nos sociétés et nos économies sont organisées et de notre mode de vie » et pour une refonte des systèmes de transport, des systèmes de santé, des villes, de la production, de la distribution alimentaire et même des marchés financiers « et bien plus ». Cet appel intervient deux mois avant la conférence climat de l'ONU, la COP26, à Glasgow.
Avec l'AFP.
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