Hormis le port du masque, les Français sont désormais moins scrupuleux dans le respect des gestes barrières. Comme le relève Santé publique France, à l’origine de ce constat, ce relâchement s’observe alors que, avec le confinement, la circulation du SARS-CoV-2 était en baisse au cours des six dernières semaines qui ont précédé le 11 mai.
À la veille du déconfinement du 11 mai, moins de 44,4 % des Français respectaient les 4 gestes barrières. Or ils étaient 50 % à les respecter au tout début du mois d’avril. Ce relâchement noté par l’agence Santé publique France, dans son dernier point épidémiologique, porte principalement sur le lavage régulier des mains et l’utilisation de gel hydroalcoolique, ainsi que sur les consignes « tousser dans son coude » et « utiliser un mouchoir jetable ». En revanche, 90 % des Français continuent de s’abstenir de saluer en serrant la main ou en s’embrassant. Les trois mesures de distanciation physique (confinement à domicile, garde d'au moins un mètre de distance, ou encore limitation des interactions) avaient, elles aussi, du plomb dans l’aile à la veille du déconfinement. En revanche, cette perspective a incité de plus en plus de Français à porter un masque. Alors que seulement 15 % en portaient au début avril, ils étaient près de 4 sur 10 à l’avoir adopté à la fin de la période de confinement.
Cette érosion de la vigilance vient-elle en conséquence de la baisse des indicateurs de circulation du virus ? On observe en effet (à l’exception de Mayotte qui subit une recrudescence du SARS-CoV-2) une diminution de 9 % des actes médicaux pour Covid-19 entre le 4 et le 10 mai, tandis que le nombre de passages aux urgences passait à 6 696 contre 8 242 la semaine précédente, 4 265 (5 869) hospitalisations, dont 528 (726) en réanimation. Cette rémission relative ne doit pas faire oublier le bilan provisoire de cette épidémie qui, entre le 21 janvier et le 12 mai, a touché 140 227 personnes (cas confirmés) en France, a nécessité 96 979 hospitalisations et causé 26 991 décès jusqu’au 12 mai. Ce dernier chiffre est corroboré par l’étude EuroMOMO effectuée sur la surmortalité à l’échelle européenne.
Par ailleurs, autre visage inquiétant de l’épidémie, l’apparition de cas pédiatriques. Santé publique France répertorie ainsi, entre le 1er mars et le 12 mai, 125 signalements de maladies systémiques atypiques pédiatriques confirmées ou suspectées d’être en lien avec le Covid-19. « Les manifestations cliniques étaient constituées de syndromes d’inflammation systémique avec myocardite pour 72 patients et de syndromes d’inflammation systémique sans myocardite pour 47 patients », note l’agence, qui annonce qu’un garçon âgé de 9 ans, présentant une comorbidité neuro-développementale, est décédé dans un tableau d’inflammation systémique avec myocardite. Sa sérologie était positive en ce qui concerne le Covid-19.
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