Depuis la fin de l’été, ASAFO est accessible à tous les pharmaciens, sur l’ensemble du territoire. Lors d’une commission entre l’assurance-maladie et les pharmaciens (CPN-PA), l’assurance-maladie a fait le point. Entre le mois d’août et aujourd’hui, 2 900 ordonnances ont été déposées par les pharmaciens. Parmi elles, 1 462 (soit environ la moitié) ont été attestées comme frauduleuses après examen par l’assurance-maladie. Selon les semaines, le nombre de connexions effectuées par les pharmaciens fluctue assez sensiblement (de 3 000 à 8 000). Pour la période du 4 au 8 novembre, environ 6 000 connexions ont été enregistrées, émanant de 2 300 officinaux différents.
Dans 35 % des cas, ces ordonnances attestées comme fausses concernent des produits ou médicaments du diabète (analogues du GLP-1, capteurs…). Si l’on effectue un état des lieux par classes de médicaments, ce sont les antalgiques qui sont le plus souvent l’objet d’ordonnances frauduleuses (13 % des cas), juste devant les antidiabétiques (12 %), l’insuline (10 %) puis les narcoleptiques, les capteurs ou les anticoagulants.
Encore trop lent
Des changements doivent intervenir dans les semaines et mois à venir afin de rendre ASAFO plus efficient. « Fin janvier, la deuxième version permettra aux pharmaciens d’interroger ASAFO en renseignant la carte Vitale ou le NIR du patient, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). En mettant le NIR du patient, on saura s’il y a une ordonnance qui lui correspond dans la base. C’est important car quand on reçoit quelqu’un qu’on ne connaît pas pour un médicament de plus de 300 euros, nous sommes obligés de consulter la base pour ne pas risquer un indu », rappelle-t-il. Cette version 2 doit aussi permettre de mettre fin au problème du respect de la casse, avec des recherches qui n’aboutissent pas aujourd’hui lorsqu’un nom est écrit en majuscule. De plus, des mails automatiques devraient pouvoir être envoyés par l’assurance-maladie directement aux prescripteurs pour que ces derniers puissent authentifier une ordonnance. Enfin, une version 3 d’ASAFO devrait être développée en cours d’année 2025.
Comme le souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ASAFO reste néanmoins beaucoup trop lent pour pouvoir être pleinement efficace. Un autre point intrigue. « Plusieurs fois par semaine, nous recevons des alertes des ARS sur des fausses ordonnances, les CPAM en sont informées et pourtant cela n’apparaît pas sur cet outil. Aujourd’hui des pharmaciens utilisent des groupes WhatsApp pour se prévenir entre eux au niveau local et cela est plus efficace », rappelle-t-il enfin.
À noter que les pharmaciens pourront percevoir une ROSP associée à l’utilisation d’ASAFO pour 2024. Après modification obtenue par les syndicats, les officinaux devront simplement se connecter quatre fois au mois de décembre puis le déclarer pour percevoir cette rétribution de 100 euros, prévue dans l’avenant conventionnel signé cette année.
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