En 2019, 513 726 boîtes de contraceptifs d’urgence ont été remboursées, dont 69 % prises en charge à 100 % dans le cadre du dispositif de dispensation anonyme et gratuite aux mineures, et 31 % pour les autres tranches d’âge dans le cadre du remboursement classique, selon les données de l’assurance-maladie.
« Ces chiffres montrent que ce dispositif permet l’accès, sur l’ensemble du territoire, à une contraception d’urgence délivrée de façon anonyme et gratuite pour les mineures même si la qualité de l’environnement mise en place pour accompagner cette délivrance peut être améliorée », analyse l’Académie nationale de pharmacie. Pour perfectionner cette dispensation quelque peu particulière, l’instance vient donc de publier des recommandations à destination des pharmaciens et des pouvoirs publics.
Améliorer la formation des pharmaciens
L’instance préconise de développer la formation initiale et continue des pharmaciens et de l’équipe officinale. Notamment, en axant sur les techniques d’entretien avec les mineures et les thématiques en lien avec la santé sexuelle. Mais aussi, en proposant des programmes pluriprofessionnels sur le sujet dans le cadre du DPC. Rappelons que le pharmacien a l’obligation réglementaire de mener un entretien avec la jeune fille, de lui délivrer une information. Le texte précise : « L’entretien permet également au pharmacien de fournir à la mineure une information sur l’accès à une contraception régulière, sur la prévention des infections sexuellement transmissibles et sur l’intérêt d’un suivi médical. Cette information est complétée par la remise de la documentation dont dispose le pharmacien sur ce sujet. » Dès 2002, le Cespharm a donc mis à disposition des pharmaciens des outils (flyers, cartes d’information sur la contraception d’urgence…). Mais « ces brochures risquent de rester lettre morte si elles sont distribuées sans être commentées », évoquent les Sages. Et cela est souvent le cas, pour plusieurs raisons : certaines jeunes femmes ne souhaitent pas, ou ne sont pas disponibles pour recevoir l’information (manque de temps, détresse). « Le pharmacien doit alors se présenter comme disponible pour un échange ultérieur ou orienter la personne vers une autre structure, comme le planning familial », conseille l’Académie.
Lors de l’accueil en officine, l’Académie recommande de formaliser et valoriser l’entretien accompagnant la dispensation d’une contraception d’urgence, notamment auprès des mineures. Au cours de cet entretien, qui doit être réalisé dans un espace de confidentialité, le pharmacien fournira systématiquement une information sur l’urgence, les délais, la durée, l’efficacité de l’action de la contraception d’urgence. Enfin, il ne faudra pas exclure une discussion avec le partenaire masculin qui est impliqué dans la situation.
Enfin, l’urgence de la délivrance de la contraception d’urgence n'étant pas seulement médicale, mais aussi sociale, le pharmacien pourra orienter la personne en demande de contraception d’urgence vers le planning familial ou vers les numéros anonymes et gratuits (Fil santé jeunes, Sexualité-contraception-IVG), des services téléphoniques et de tchat pour aider à distance les jeunes sur les questions de sexualité.
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