Le ras-le-bol manifesté par les étudiants en pharmacie le mardi 21 novembre dans les rues de onze grandes villes françaises est général à la profession, comme en témoigne un sondage mené par l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF).
Trésorerie en chute libre, marge grevée par les médicaments chers, insécurité financière croissante… Le malaise est palpable chez ces titulaires ayant répondu au sondage de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF)*. Certains redoutent une « concentration du réseau par manque de rentabilité des officines et manque de motivation des plus jeunes » , voire une « destruction progressive » du métier. Les témoignages d'environ 70 titulaires traduisent une perte de confiance, d’espoir et de motivation. Sinon d'épuisement, comme cette pharmacienne en « burn-out imminent ». En effet, les pharmaciens titulaires sont mobilisés sur tous les fronts, alors que leurs moyens n'ont jamais été aussi réduits. La pénurie de personnel se fait durement ressentir, tout autant que le manque d'attractivité de la profession. Un jeune titulaire estime ainsi qu’« un pharmacien ne peut pas faire les 60 heures d'ouverture de son officine. C'est physiquement impossible. Il faut trouver un moyen d'aider les titulaires qui ne trouvent pas d'adjoint à prendre du temps pour souffler ».
Mais les titulaires ne s'avouent pas vaincus. À l’instar des étudiants, ils sont prêts à manifester leur mécontentement. Une minorité irait même jusqu'à la grève totale ou un refus d'effectuer certaines missions. 50 % d'entre eux peuvent envisager des actions telles que la grève de la sérialisation (18 %), la grève de la dispensation à l’unité (13 %), la grève de la télétransmission (13 %) ou la grève de l’envoi anticipé des tableaux de garde (6 %). Seulement 4 % déclarent ne pas vouloir se mobiliser, notamment par crainte pour leur trésorerie, trop fragilisée. « La pharmacie d’officine, profession essentielle, est désormais un métier à sauver. La mobilisation en cours et les négociations conventionnelles à venir doivent impérativement rallumer l’espoir, non avec les mirages d’hypothétiques missions mais avec des garanties de survie », analyse Christophe Le Gall, président de l’UNPF.
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