Alors que la bronchiolite gagne du terrain, avec neuf régions ou territoires d'Outre-mer en phase épidémique, une étude scandinave parue dans le « Lancet Digital Health » identifie de nouveaux facteurs de risques qui pourraient dessiner certaines pistes dans la priorisation des traitements prophylactiques.
Dans un article paru en début de mois dans le « Lancet Digital Health », des chercheurs finlandais et suédois publient les résultats d'une étude sur les facteurs de morbidité dans les formes sévères des infections à VRS. Les cas de 2,72 millions d'enfants – nés entre le 1er juin 1997 et le 31 mai 2020 en Finlande et entre le 1er juin 2006 et le 31 mai 2020 en Suède — ont été analysés à partir des registres nationaux de santé et mis en corrélation avec les 16 prédicteurs les plus importants. À l’aide d'un algorithme développé pour les besoins de cette étude utilisant 1 511 prédicteurs candidats et des données propres à l'enfant (données familiales, conditions néonatales…), les scientifiques scandinaves ont approché les différents facteurs de risques d'hospitalisation présentés par ces enfants au cours de leur première année.
Cet outil inédit conçu comprenant un calculateur de risques permet de prendre en considération certains facteurs majorant une éventuelle hospitalisation. Ainsi, souligne l'étude, « les nourrissons appartenant au décile le plus élevé de probabilité prévue d'admission pour VRS présentaient un risque 4,5 fois plus élevé d'être hospitalisés que les autres ».
Au-delà de ce constat, l'étude permet de battre en brèche les certitudes concernant certaines comorbidités. Contrairement à ce qui avait été publié précédemment, la dysplasie bronchopulmonaire ne semble pas augmenter les risques, l'adjusted odds ratio (OR) étant de 0,74 dans ce cas, selon les chercheurs. En revanche, certains facteurs de risques déjà identifiés, comme l'âge du nourrisson au moment du pic épidémique, ont été validés. Ainsi, plus l'enfant est jeune, plus il est susceptible d'être atteint d'une forme sévère. L'analyse des dossiers fait apparaître que les enfants de deux mois ont un risque 5,3 fois plus élevé d'être hospitalisés que ceux âgés de 11 mois.
Hormis les antécédents familiaux d'asthme ou de maladie mentale, certaines malformations congénitales sont également pointées comme facteur aggravant. Les malformations œsophagiennes présentent un OR de 3,11. De même, des malformations cardiaques congénitales sévères détiennent un OR de 2,89. L'OR reste même élevé (1,43) pour les cas de malformations cardiaques congénitales moins complexes.
Enfin, l'étude fait apparaître des facteurs de risques psychosociaux, comme les faibles revenus familiaux ou encore des comportements addictifs chez la mère.
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