Alors que le Royaume-Uni est le premier pays à avoir autorisé hier le traitement antiviral de Merck, le molnupiravir, contre le Covid-19, la France se prépare à mettre à disposition les 50 000 doses déjà commandées dans les officines dès la fin du mois.
Le molnupiravir pourrait être disponible dans les pharmacies françaises dès la fin novembre, « d’après ce que nous ont dit les autorités de santé », a annoncé Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), en début d’après-midi. Selon les informations données par la Direction générale de la santé (DGS) lors d’une première réunion sur le sujet avec les syndicats de pharmaciens, ce médicament provient du stock de l’État, il ne sera donc pas acheté par les officines mais leur sera fourni. Il sera délivré aux patients sur prescription médicale formalisée. De leur côté, les pharmaciens devront renseigner un site Internet dédié avant toute dispensation, dont les conditions restent à définir par les autorités. « Une forme de rémunération doit aussi être négociée avec l’assurance-maladie pour cette délivrance tracée », précise Philippe Besset.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé le 26 octobre dernier, lors d’une audition au Sénat, que la France avait passé commande auprès du Laboratoire Merck & Co de 50 000 doses de molnupiravir dont la livraison était attendue pour fin novembre ou début décembre. Le montant déboursé n’a pas été précisé. Les États-Unis, qui ont commandé 1,7 million de doses de ce médicament, ont payé 1,2 milliard de dollars, soit un peu plus de 700 dollars la dose.
Hier, le Royaume-Uni a été « le premier pays au monde » à délivrer une autorisation de mise sur le marché (AMM) au molnupiravir, s’est réjoui le ministre de la Santé britannique, Sajid Javid, qui n’a pas hésité à parler de « jour historique » en insistant sur la facilité de prise de ce traitement oral. Commercialisé sous le nom Lagevrio, ce traitement est indiqué en cas de Covid léger à modéré chez les personnes présentant au moins un facteur de risque de développer une maladie grave (obésité, plus de 60 ans, diabète, maladies cardiaques). Le pays a passé commande de 480 000 doses.
L’AMM britannique délivrée hier interroge sur les délais nécessaires dans les agences sanitaires américaine et européenne. De son côté, l’Agence européenne du médicament (EMA) rappelle avoir lancé l’évaluation accélérée du molnupiravir le 25 octobre, une procédure qu’elle compte encore accélérer pour une mise à disposition du médicament le plus rapidement possible, alors que l’Europe fait face à une vague massive de contaminations. Ne pouvant donner de date sur la fin du processus, le responsable de la stratégie vaccins de l’EMA, Marco Cavaleri, précise : « Nous sommes également prêts à conseiller les États membres de l'Union européenne afin qu'ils puissent mettre ce nouvel antiviral oral à disposition en cas d'urgence, avant son autorisation. » En effet, rappelle-t-il, l’agence n'a pas le pouvoir de prendre une décision centrale sur l'utilisation du médicament en cas d'urgence dans l'ensemble de l'Union européenne, mais elle peut conseiller individuellement les États.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires