Bien que cette croissance soit harmonieusement répartie entre le « remboursable » et le « conseil », celui-ci bénéficie d’une augmentation plus importante (7,1 %), portée pour moitié par les produits de TVA à 20 %. Tous les segments sont cependant à la hausse. L’activité à 2,1 % enregistre ainsi une hausse de 7 %.
La perte des produits de contraste
En effet, les ventes de médicaments remboursables qui s’étaient quelque peu infléchies au cours du premier trimestre, regagnent en vigueur en avril pour connaître une croissance totale de 8,3 % sur les quatre premiers mois de l’année. Et ce en dépit des ventes de produits de contraste en avril qui accusent sur les quatre premiers mois une baisse drastique de 42 % (en valeur) par rapport à la période de référence 2023. La perte de cette activité peut cependant être compensée – tout au moins dans le chiffre d’affaires global - par les médicaments chers (prix supérieur à 1930 euros). Avec une croissance de 8 % au cours des quatre premiers mois, ils constituent désormais 23,7 % du chiffre d’affaires du « remboursable » à l’officine. Ce segment est par ailleurs porté par la dynamique de l’innovation, l’arrivée de nouveaux produits contribuant pour 15 % à la croissance.
En termes d’innovation, une poussée est également observée – dans une moindre mesure- dans les biosimilaires dont le taux mensuel de pénétration est passé de 33,5% en janvier à 33,9% en mars et en avril. Soit entre un et trois points de plus par rapport à la période de référence de 2023. Mais de toute évidence, le démarrage est lent. En deux ans, le nombre de biosimilaires commercialisés à l’officine est seulement passé de 40 à 44.
Maintenir le flux
Il n’en résulte pas moins que les performances du réseau officinal sont à souligner dans un contexte de baisses de prix du médicament remboursé. Et surtout de zèle des pouvoirs publics qui ont déjà réalisé pour 1 165 millions d’euros de baisses de prix (ville et hôpital) depuis le début de l’année, alors que l’objectif était fixé à 850 millions d’euros sur l’ensemble de l’année. « Soit 53 % de plus que l’année dernière », souligne Gers Data. Ainsi, en ville, alors que 199 millions d’euros d’économies ont déjà été réalisés sur les prix, 513 millions d’euros devraient encore intervenir, pour des baisses de prix 712 millions d’euros en fin d’année. Soit un effort supplémentaire de 35 %.
La progression globale de l’activité officinale est aussi le reflet d’une intensification du trafic. Alors qu’avril 2023 subissait le creux de la vague après un pic des pathologies en février-mars, un an plus tard bien que plus « flat », la fréquentation se maintient depuis trois mois à un niveau stable. 191 passages quotidiens sont ainsi comptabilisés en moyenne, contre 187 un an plus tôt. Et ce avec un panier moyen de 17,60 % en produit conseil, en hausse de 30 centimes.
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