Les gynécologues multiplient les prises de parole en faveur des missions qui se développent chez les pharmaciens liées à leur combat contre les papillomavirus. Des missions qui n’en restent pas moins délicates. Car malgré la mise à disposition de vaccins contre plusieurs types de HPV dès 2006 (Gardasil) et 2008 (Cervarix) en France, et l’élargissement progressif de la population cible, l’adhésion vaccinale reste limitée. D’autres pays ont réussi, comme le Royaume-Uni, qui enregistre une baisse de 88 % des cancers du col de l’utérus chez les jeunes filles vaccinées avant leurs 15 ans, ou encore l’Australie, qui a annoncé l’élimination de cette maladie d’ici à 2035.
La France n’a pas démérité dans ses stratégies de prévention primaires et secondaires, en prenant en charge la vaccination et le dépistage, mais la couverture vaccinale dans l’Hexagone atteint péniblement les 40 % alors qu’elle dépasse les 50 % dans 20 pays de l’Union européenne. Résultat : « On compte 6 300 nouveaux cas de cancers liés aux HPV chaque année en France, dont un tiers chez les hommes, sans même parler des verrues ano-génitales que l’on retrouve autant chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes qui doivent suivre des traitements très désagréables et sont sujets à récidive », déplore Hélène Borne, gynécologue médicale et obstétrique à Paris.
Pour améliorer cette couverture vaccinale, les gynécologues comptent non seulement sur la mise en place, dès la rentrée prochaine, d’une offre de vaccination en milieu scolaire à toutes les classes de 5e, mais aussi sur l’élargissement des compétences vaccinales du pharmacien. Actuellement, il est autorisé à administrer le vaccin anti-HPV chez les 16 ans et plus, mais des textes sont attendus pour lui permettre de vacciner dès 11 ans et surtout de prescrire, et donc de se passer d’une ordonnance médicale pour réaliser l’injection.
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