Selon une étude menée par l’Observatoire national des médicaments biosimilaires, plus de 80 % des patients sous biothérapie ou biosimilaire font confiance aux connaissances de leur pharmacien.
Soucieux de connaître les attentes, les ressentis et les interrogations des patients vis-à-vis des traitements biosimilaires, l’Observatoire national des médicaments biosimilaires révèle les résultats d’une étude menée auprès de 432 patients entre le 15 septembre 2023 et le 29 février 2024.
D’après l’étude, « près de la moitié des patients sous biothérapie n’a pas entendu parler des biosimilaires », note le Pr Serge Perrot, président de la Société d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), mais « un tiers s’est vu proposé de passer sous biosimilaire par leur professionnel de santé ». Une proposition que 83 % sont prêts à accepter. Dans 80 % des cas, cette adhésion vient du fait que les patients considèrent que les biosimilaires sont aussi efficaces que les médicaments de référence, 11 % car les coûts pour la collectivité sont plus faibles, et 9 % car ce changement apporterait une amélioration. Du côté des patients sous biosimilaires, 82 % ont confiance en leur traitement et 83 % considèrent qu’il est identique à la biothérapie en termes d’effets.
Par ailleurs, la foi envers les officinaux est tout aussi forte, avec 82 % des patients sous biothérapie et 86 % des patients sous biosimilaires convaincus que leur pharmacien a une bonne connaissance de leur traitement.
Mais quelles informations les patients sous biothérapie attendent-ils des officinaux ? Pour 76 %, des informations sur les questions de vie au quotidien avec le traitement, pour 72 %, des précisions sur la similarité en termes d’efficacité et de tolérance, et pour 62 %, des explications sur l’utilisation du produit et son mode d’administration. Cependant, s’ils ont confiance dans les professionnels de santé et leurs traitements, la moitié des patients jugent qu’ils n’ont « pas reçu le bon niveau d’accompagnement ou d’information sur le biomédicament » de la part de leur médecin.
Cet écart entre les attentes en matière d’information et le niveau d’accompagnement perçu indique qu’il sera nécessaire d’améliorer la communication envers les patients. Selon David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, le pharmacien a « un rôle clé ». Pour Mehdi Djilani, président du groupement Totum Pharmaciens (créateur du site biomedinfo), les pharmaciens sont prêts à substituer et à éduquer les patients : « La force de notre réseau, c’est la proximité. Nous pouvons facilement échanger avec eux sur l’efficacité mais aussi l’impact quotidien de ces médicaments. » Comme le rappelle Françoise Alliot-Launois, présidente de l'AFLAR, « leur traitement c’est leur compagnon, et pour qu’il fonctionne, il est essentiel qu’ils construisent une relation de confiance avec ce dernier ».
Bien que les industriels appellent à accélérer la substitution des médicaments biosimilaires, leur adoption reste encore lente en France, avec un taux de pénétration de 33,5 %, encore loin de l’objectif de 80 % fixé par la stratégie nationale de santé.
D’après la conférence « Les biosimilaires, des médicaments comme les autres ! » organisée le 17 septembre par l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR).
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