Alors que pharmaciens et médecins subissent des contingentements très stricts en vaccins AstraZeneca, les 29 millions de doses retrouvées hier en Italie, dans un hangar au nord de Rome, suscitent de nouvelles interrogations.
De quoi alimenter à nouveau la méfiance envers le Laboratoire AstraZeneca. Hier, lors d’une inspection ordonnée par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, les douaniers italiens ont découvert 29 millions de doses de vaccin dans l’usine de remplissage de flacons d’Agagni, dans la région de Rome. Bien que le laboratoire ait immédiatement démenti que ces produits étaient destinés au Royaume-Uni, cette annonce a aussitôt nourri la suspicion et relancé le débat sur les défauts de livraisons de vaccins AstraZeneca aux pays de l’Union européenne.
Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a commenté l’information en jugeant d’autant plus « inacceptable » que le groupe tienne ses engagements avec le Royaume-Uni mais pas avec l’Union européenne. AstraZeneca s’en est défendu, assurant que ces 29 millions de doses, dont 16 millions sont destinées à des pays de l’UE et 13 millions pour le dispositif Covax en faveur des pays à faibles revenus, étaient stockées en attente d’un « contrôle qualité ». « Aucune exportation n’est actuellement prévue en dehors des pays du programme Covax », a déclaré un porte-parole d’AstraZeneca.
Il n’en fallait cependant pas davantage pour raviver les tensions, le laboratoire peinant à remplir ses engagements. En effet, alors qu’il avait initialement promis à l’Union européenne 120 millions de doses au premier trimestre, AstraZeneca a indiqué ne pouvoir en fournir que 30 millions. Or finalement au 24 mars, seulement 19 millions de doses avaient été livrées. Des retards qui pénalisent au premier chef les pharmaciens français qui comptabilisent plus de 1,4 million de patients sur leur liste d’attente.
Pour l’heure, ces nouveaux dysfonctionnements ne semblent pas remettre en cause le prévisionnel diffusé mardi par la Direction générale de la santé. Le gouvernement indiquait alors que le volume des livraisons d’AstraZeneca entre février et mars atteindrait 4,5 millions de doses, pour monter à 2,9 millions en avril, 3,6 millions en mai et 4,4 millions en juin. Soit 15,4 millions de doses à la fin juin contre 41,1 millions de Pfizer-BioNTech qui devraient être livrées à la France.
Avec AFP
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