À l'heure où le budget de la Sécu pour 2023 (PLFSS) prévoit de permettre la prescription et l'administration de vaccins (notamment chez les enfants) par les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes, les pédiatres mettent en garde contre « le manque de formation préalable ». Si les médecins comprennent la nécessité « du fait de la démographie médicale déclinante » d’élargir à d’autres professionnels la possibilité de vacciner, le syndicat national des pédiatres français (SNPF) et le conseil national professionnel (CNP) de pédiatrie redoutent « une banalisation de l'acte » et « un nivellement par le bas ». Les deux instances de pédiatrie s'alarment notamment d'un potentiel manque d’accompagnement des familles « face à un geste anxiogène pour certains », et ce alors que « la phobie des piqûres contribue à des couvertures vaccinales insuffisantes » et que « la confiance à l'égard de l'acte vaccinal des enfants s'érode ». Autre inquiétude des pédiatres, la potentielle « déconnexion de la vaccination du suivi habituel » des enfants.
Toutefois, avec les difficultés actuelles « d'accès à la pédiatrie », le secteur ne ferme pas la porte aux délégations, mais pose ses conditions. « Nous souhaitons que la délégation de tâches s’effectue dans le cadre de maisons de santé pédiatriques ou d’un réseau de soins organisé autour d’un pédiatre ou d’un médecin généraliste », indique la présidente du SNPF, également prêt « à former » les professionnels de santé nouvellement autorisés à vacciner.