Le Laboratoire BioNTech et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mettent en garde les pays, à l'image du Royaume-Uni, qui décident de retarder la deuxième injection du vaccin développé avec Pfizer dans le but de vacciner rapidement un plus grand nombre de personnes.
Si le Royaume-Uni fait figure de bon élève en matière de vaccination contre le Covid-19 avec des premières injections réalisées dès la mi-décembre et près d'un million de personnes vaccinées à ce jour, sa stratégie globale ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Le cap fixé par le premier ministre britannique, Boris Johnson, et son gouvernement est clair : vacciner dans les plus brefs délais le plus de personnes possible, quitte à retarder l'injection de la deuxième dose nécessaire pour garantir un niveau de protection encore plus élevé face au Covid-19. Alors que les deux doses doivent idéalement être administrées à 21 jours d'intervalle, le Royaume-Uni a en effet décidé de porter ce délai à 12 semaines. Le Danemark, dans la lignée de la stratégie britannique, a annoncé en début de semaine qu'il espacerait l'injection des deux doses de 6 semaines compte tenu, également, des stocks limités du vaccin Pfizer/BioNTech.
En réaction aux décisions prises dans ces deux pays, BioNTech a tenu à réagir afin d'alerter sur les risques potentiels liés à une injection trop tardive de la seconde dose. « L’efficacité et la sécurité du vaccin n’ont pas été évaluées pour d’autres calendriers de dosage que les deux injections espacées de 21 jours appliquées lors de l’essai clinique », a ainsi rappelé le laboratoire allemand le 5 janvier. Le même jour, les experts de l'OMS ont partagé leur position sur le sujet. Précisant que la deuxième injection du vaccin Pfizer/BioNTech pouvait bien être retardée de quelques semaines en cas de « circonstances exceptionnelles de contextes épidémiologiques et de contraintes d'approvisionnement », ils estiment en revanche que le délai entre les deux doses ne doit en aucun cas excéder une durée supérieure à 6 semaines. Un avis qui met donc sérieusement en doute la stratégie décidée au Royaume-Uni.
Côté français, le ministère de la Santé a réaffirmé il y a quelques jours sa volonté de suivre à la lettre la préconisation des laboratoires Pfizer/BioNTech, soit deux injections à trois semaines d'intervalle.