Ce parcours de soins s’appuie sur les nouvelles technologies (intelligence artificielle, dosimétrie scriptée, guidage de la radiothérapie par imagerie embarquée, contrôle respiratoire) qui permettent d’une part de compresser le temps préparatoire des séances et d’autre part de diminuer leur nombre grâce à la radiothérapie hypofractionnée et personnalisée.
Plusieurs études anglaises, publiées dans « The Lancet Oncology » et le « Journal of Clinical Oncology », ont démontré l’équivalence, en termes de rechute, d'un nombre réduit de séances de radiothérapie postopératoire par rapport au schéma standard international en cas de cancer du sein localisé, est-il rappelé dans un communiqué de l'institut. Ainsi, pour une femme dont le cancer ne comporte pas d’atteinte ganglionnaire, une séance de radiothérapie hypofractionnée par jour pendant 5 jours apporte le même bénéfice que 15 séances standards sur 3 semaines ou 25 séances sur 5 semaines, et ce sans effet secondaire supplémentaire significatif.
La totalité du traitement délivrée sur une semaine
C’est à partir de ces études et des recommandations des sociétés savantes que Gustave Roussy a bâti ce nouveau parcours compact qui peut être proposé en cas de cancer du sein localisé sans atteinte ganglionnaire, ce qui représente plus de 50 % de la totalité des cancers du sein en France.
« Ce nouveau programme permet de réaliser la totalité du traitement de radiothérapie sur une semaine, depuis la consultation initiale de radiothérapie jusqu'à la consultation de fin de traitement le 5e jour, explique la Dr Sofia Rivera, cheffe du service de radiothérapie sénologique à Gustave Roussy. Nous avons pu le mettre en place grâce aux équipes, aux spécialités, aux spécificités et aux expertises uniques dont nous disposons, combinées à de nouvelles technologies, des machines up-to-date et des logiciels basés sur l'intelligence artificielle qui permettent de faciliter et de sécuriser les différentes tâches de préparation et l'enchaînement de ces tâches. »
Tout le travail préparatoire en amont des séances est concentré sur quelques heures – au lieu de 7 à 15 jours habituellement nécessaires - grâce aux nouvelles technologies et un process de validation plus efficient. Cette préparation débute par une consultation avec le radiothérapeute, suivie du scanner de simulation pour préparer la radiothérapie et définir les volumes que l'on veut traiter. « Le scanner est réalisé en position de traitement et le plus souvent en inspiration bloquée, de façon à bien éloigner les seins du cœur et des poumons que l'on veut protéger », précise la Dr Rivera.
Interviennent ensuite les étapes de préparation à proprement parler du plan de traitement à partir des images du scanner. Le contourage automatisé de la tumeur repose sur des techniques d’intelligence artificielle avant d'être validé par un premier médecin et de manière indépendante par un second. Puis les dosimétristes et les physiciens calculent ensuite l’intensité et la position des faisceaux de la machine de radiothérapie pour délivrer la dose souhaitée sur le sein à traiter et protéger les organes à risque en arrière. Le calcul de la dosimétrie en modulation d’intensité restreinte est réalisé à l’aide d'un script informatique.
Une fois ces étapes réalisées, les données sont transférées sur le poste de traitement où les manipulateurs en radiothérapie vont vérifier l'ensemble des paramètres de la chaîne. La patiente peut recevoir le jour même, dans l’après-midi, sa première séance de radiothérapie personnalisée de haute précision guidée par l’image et synchronisée sur sa respiration. Elle revient les quatre jours suivants pour une séance par jour et, avant chaque séance, sa posture est contrôlée par les manipulateurs et par imagerie embarquée.