La proportion de passages aux urgences pour gastro-entérites a fortement diminué dès février 2020 pour atteindre des niveaux historiquement bas, jusqu'à se stabiliser autour de 0,5 % d'activité à partir d'avril (avec une moyenne, entre novembre et avril, de 1,6 %). Les années précédentes, la proportion de passages aux urgences pour GEA se maintenait entre 2 et 2,5 % jusqu'à mi-avril.
Même constat en médecine générale. Les consultations de SOS Médecins pour GEA ont plongé dès février : ces infections ne représentaient plus que 2 % des consultations à partir du confinement du printemps (contre près de 10 % habituellement). Quant au réseau Sentinelles, il relève en 2020 le plus faible taux d’incidence cumulé des cas de diarrhées aiguës vus en consultation sur les 10 dernières saisons (moins de 3 000 cas pour 100 000 habitants, tous âges confondus).
Les enfants de moins de 5 ans restent les plus touchés : le taux d'incidence des GEA dans cette population est de 6 605 cas pour 100 000 habitants, et ils représentent plus de 44 % des passages pour GEA aux urgences.
« Cette diminution historique de l’activité épidémique pour gastro-entérites aiguës en France est très probablement en lien avec les mesures instaurées dans le cadre de la pandémie de COVID-19 (confinement, distanciation physique, renforcement de l’hygiène des mains) », interprète SPF.
Pic fin décembre 2019, début 2020
En revanche, avant l'irruption du coronavirus, la saison hivernale précédente a été marquée par un important pic d’activité fin décembre 2019-début janvier 2020, concomitant à un épisode de toxi-infections alimentaires collectives dans plusieurs régions métropolitaines, liées à la consommation d'huîtres contaminées lors des fêtes de fin d'année.
SPF a ainsi observé un pic de passages en consultation supérieur à ceux des sept saisons précédentes la première semaine de janvier : les GEA représentaient alors 3,1 % de l'activité totale des urgences hospitalières.
SPF rappelle enfin les mesures de prévention pour éviter les GEA, et surtout la déshydratation qu'elles peuvent entraîner chez les nourrissons et les personnes âgées : se laver fréquemment les mains pendant 30 secondes, en frottant les ongles et le bout des doigts, nettoyer soigneusement et régulièrement les surfaces à risque élevé de transmission, notamment dans les services de pédiatrie, les crèches, et les institutions accueillant les personnes âgées, et réhydrater précocement à l'aide des solutés de réhydratation orale, en particulier les nourrissons.