Sur les sept réunions de travail prévues entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance-maladie, celle du jeudi 1er février était sans doute la plus attendue. « Le réseau officinal a besoin d’être renforcé économiquement », rappelait encore récemment la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et cette 4e séance de travail devait permettre d’avancer sur cette problématique.
En amont de cette réunion, les deux syndicats représentatifs de la profession avaient réalisé conjointement une présentation résumant l’ensemble des demandes et besoins du réseau. Ce travail ayant été transmis plusieurs jours auparavant à l’assurance-maladie, ils espéraient obtenir un premier retour pour pouvoir avancer concrètement. Il n’en fut rien. « Nous sommes sortis très déçus de cette réunion, explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). L’assurance-maladie nous a écoutés, certes, mais ne nous a donné aucune direction, aucun chiffrage. Nous n’avons eu aucune réaction de leur part sur les éléments que nous leur avions transmis », déplore-t-il.
Le désaccord sur les chiffres perdure
Un autre élément confirme à quel point ces négociations s’annoncent difficiles. Représentants des pharmaciens et de l’assurance-maladie ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur les chiffres servant de base aux négociations. « Nous sommes toujours en décalage », confirme Pierre-Olivier Variot. « L’assurance-maladie nous a une nouvelle fois expliqué ses chiffres et pourquoi ils étaient justifiés selon elle, complète Philippe Besset. En rappelant notamment que la rémunération sur le périmètre du médicament était positive, ce qui est vrai. Le problème, c’est que cette rémunération est beaucoup plus positive selon leurs calculs que selon les nôtres. »
On l’aura compris, cette réunion n’aura permis aucune réelle avancée. « Nous n’avons pas d’orientation sur ce qu’ils veulent revaloriser ou non, regrette Pierre-Olivier Variot. Nous avons une nouvelle fois rappelé que nous étions prêts à consentir à certaines économies mais, en contrepartie, il faut que des actes soient revalorisés. Il n’est pas question de travailler plus pour gagner moins », insiste-t-il. « Le contenu de cette réunion est un peu décevant, admet également Philippe Besset. Cela dit, l’assurance-maladie ne voit pas ces réunions de travail comme des temps d’échanges. Chacun présente ses arguments et les discussions auront lieu plus tard, lors des réunions plénières. » L’assurance-maladie a d’ailleurs annoncé que la première de ces réunions plénières se tiendrait à l’issue de ce cycle de sept réunions de travail, soit lors de la première semaine du mois de mars.