Baptisé « EasyCov », ce test virologique a été développé à Montpellier par un consortium d’entreprises (SkillCell et VOGO, associées à INOVIE), de chercheurs du laboratoire Sys2diag (CNRS/Alcen) dirigé par Franck Molina, et de médecins du CHU de Montpellier où la solution de dépistage a été testée auprès de 123 personnes.
Prépubliés sur MedRxiv (non revu par les pairs), les résultats de cette étude montrent « des performances satisfaisantes pour un test de terrain visant à pallier les situations où le test RT-PCR ne peut être déployé », indique le CNRS dans un communiqué.
L’étude en double aveugle, lancée début avril, a inclus 93 professionnels de santé asymptomatiques volontaires, 10 patients infectés et 20 anciens infectés testés lors d’une visite de contrôle. Toujours en cours, l’étude devrait atteindre 180 sujets.
Des résultats en une heure
Le test de dépistage a conduit à peu de faux positifs. Sur la population de soignants, la spécificité était de 95,7 %. Parmi les professionnels asymptomatiques, « le test EasyCov a détecté un sujet présymptomatique », soulignent les auteurs. Le test a par ailleurs produit moins de 30 % de faux négatifs (sensibilité de 72,7 %).
EasyCov repose sur la technique RT-LAMP qui amplifie l’ARN viral dans un échantillon salivaire chauffé à 65 °C pendant une heure. Le résultat est ensuite généré par lecture colorimétrique. Le test est associé à une solution numérique « EasyCov Reader » qui permet d’automatiser l’analyse des résultats du test.
Selon ses promoteurs, EasyCov ne vise pas à remplacer les tests RT-PCR réalisés à partir d’un prélèvement nasopharyngé, mais à les compléter dans le cadre d’une stratégie de dépistage. « Parce qu'il est simple, rapide et indolore pour les patients, le test de détection EasyCov peut être utile pour le dépistage à grande échelle de la population générale », plaident les auteurs de l’étude.
Dans l’attente d’un marquage « CE », EasyCov est entré fin mai en phase d’industrialisation. Il pourrait être commercialisé dès la mi-juin.