* Au Centre Pompidou, rétrospective Gérard Garouste. Né en 1946, le peintre figuratif est, après des études aux Beaux-Arts, décorateur entre autres du Palace, lieu mythique de la nuit des années 1980. Très inspiré par Le Greco et Tintoret, il revient à la peinture classique et à la mythologie autour des figures opposées d’Apollon et Dionysos, alors qu’il est diagnostiqué bipolaire. La descente aux Enfers de « la Divine Comédie » de Dante renouvelle son style. Mais c’est l’étude du Talmud, un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique, et du Midrash, méthode d’exégèse biblique, qui l'occupe depuis. Une nouvelle manière de penser et regarder, qui le conduit aussi à créer l’association La Source, pour initier les jeunes défavorisés à l’art. L'art qui l’avait sauvé de son enfance difficile. (Jusqu’au 2 janvier, centrepompidou.fr)
* À la MEP, le « Journal ukrainien » de Boris Mikhaïlov. Le photographe, né en 1938 à Kharkiv, documente le pouvoir subversif de l'art avec une vingtaine de séries sociales et politiques. Documentaire ou conceptuel, il déconstruit les images de propagande de l'Union soviétique. Il colorie les clichés pour les détourner de leur sens, invente le concept de « mauvaise photographie », tellement terne qu’elle sape l’iconographie du régime. Après l'effondrement du système soviétique, il documente la misère toujours présente, échec du communisme et du capitalisme. (Jusqu’au 15 janvier mep-fr.org)
* Au musée du Luxembourg, « Miroir du monde. Chefs-d’œuvre du Cabinet d’art de Dresde ». Des collections commencées au XVIe siècle par le Prince électeur Auguste de Saxe, féru de science. Objets rares en provenance d’expéditions, de foires ou reçus en cadeau. Cartes et globes terrestres, qui donnent une vision du monde connu. Travail sur l'ivoire venu d’Afrique, dont les artisans de Dresde sont spécialistes (boules ajourées à plusieurs couches). « Naturalia », coquilles de nautiles et escargots, en provenance des océans Indien et Pacifique, serties de métaux précieux. Porcelaines chinoises et japonaises, qui circulent dans le monde entier jusqu’à la création de la manufacture de Meissen au XVIIIe, que le prince Auguste Lefort présente dans son palais japonais. Son cabinet turc symbolise ses conquêts militaires et est aussi l’occasion de créer des décors de fête. 450 ans d’échanges et une collection universelle. (Jusqu’au 15 janvier museeduluxembourg.fr)