NÉ À AREQUIPA le 28 mars 1936, Mario Vargas Llosa est élevé par sa mère et ses grands-parents maternels à Cochabamba (Bolivie), puis au Pérou. Après des études à Lima et Madrid, il s’installe à Paris, où, marié à sa tante Julia Urquidi, de 15 ans son aînée, il exerce diverses professions : traducteur, professeur d’espagnol, journaliste à l’AFP. En 1959, il publie son premier recueil de nouvelles, « les Caïds », qui lui vaudra le prix Leopoldo Alas. Mais c’est avec le roman « la Ville et les chiens », inspiré par ses dures années parmi les « cadets », que sa carrière littéraire décolle en 1963. Trois ans plus tard, il consolide sa notoriété avec « la Maison verte ».
Séduit par Fidel Castro et la révolution cubaine, il se rend à La Havane qu’il quittera pour regagner l’Europe avec une nouvelle épouse, Patricia. En 1971, l’auteur rompt publiquement avec la révolution castriste et les mouvements d’extrême-gauche, devenant un critique acerbe du Lider Maximo. Le prestige littéraire de Vargas Llosa s’est entre-temps renforcé avec la parution en 1969 de son roman documentaire « Conversation à la cathédrale ». Suivent d’autres succès, comme « Pantaléon et les visiteuses » (1973), satire du fanatisme militaire, « la Tante Julia et le scribouillard » (1977), inspirée de son premier mariage, « la Guerre de la fin du monde » (1982), qui évoque la politique brésilienne.
Parmi ses œuvres principales figurent aussi « Qui a tué Palomino Molero ? » (1986), sur les violences politiques au Pérou, « le Poisson dans l’eau » (1993), récit autobiographique, ou encore « Éloge de la marâtre », « Tours et détours de la vilaine fille » ou « la Fête au bouc », dans laquelle ce vieil ennemi des dictatures relate les derniers jours de Trujillo, qui fit régner la terreur pendant trois décennies en République dominicaine.
L’échec politique.
En 1990, il tente l’aventure politique à droite de l’échiquier comme candidat du Front démocratique lors de l’élection présidentielle péruvienne. Battu à plate couture par Alberto Fujimori, il abandonne son pays, reprend ses activités littéraires et gagne Londres. En 1993, il obtient la nationalité espagnole.
Son dernier livre, « le Rêve du Celte », est consacré au diplomate britannique Roger Casement, qui dénonça les atrocités commises dans le Congo de Léopold II. Il doit sortir le 3 novembre dans les pays hispaniques et en 2011 en France, chez Gallimard. La Maison de l’Amérique latine, à Paris, consacre actuellement une exposition au nouveau prix Nobel (jusqu’au 6 novembre).