À l'occasion de la conférence sur la vaccination antigrippale à l'officine qui s'est tenue samedi au salon PharmagoraPlus (7 et 8 avril) l'Ordre des pharmaciens a fait part de ses souhaits pour la poursuite de l'expérimentation l'hiver prochain.
Autorisée par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2017 et les décret et arrêté du 10 mai 2017, l'expérimentation de la vaccination antigrippale en officine est un succès pour les représentants de la profession, tout comme pour le gouvernement. C'est pourquoi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé sa généralisation en 2019 le 26 mars dernier en présentant son plan « prévention » (lire notre article « abonné »). Une bonne nouvelle largement partagée lors du salon Pharmagora, en particulier au cours de la conférence « Vaccination : un nouveau rôle pour le pharmacien » animée par « Le Quotidien du pharmacien ».
À la tribune, la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), Carine Wolf-Thal, s'est félicitée de cette décision qui s'appuie sur la forte implication des confrères tout en souhaitant une montée en puissance dès l'hiver 2018. En effet, sachant qu'à l'hiver 2017 deux régions ont été sélectionnées pour mener l'expérimentation et que les textes prévoient d'inclure jusqu'à quatre régions françaises, l'Ordre demande, en attendant la généralisation en 2019, une extension de l'expérimentation à deux régions supplémentaires, « sans préférence pour une région en particulier mais il serait intéressant d'inclure un département d'Outre-Mer, comme la Réunion, pour le décalage de la saisonnalité ».
Carine Wolf-Thal reconnaît également une certaine « déception » concernant la population ciblée à la fois pour l'expérimentation et pour la généralisation en 2019, limitée aux adultes dont la vaccination est recommandée* et non à tous les adultes. L'Ordre compte revenir à la charge sur le sujet auprès du ministère de la Santé, rappelant que « c'est le principe du cocooning qui est important ». Enfin, plus généralement, la présidente de l'Ordre affirme que « tous les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, etc. doivent pouvoir vacciner car la vaccination est le meilleur rempart pour contrer les maladies infectieuses (...) Et plus on vaccine, moins on a besoin des antibiotiques, on lutte ainsi contre l'antibiorésistance. Les pharmaciens, avec les autres professionnels de santé, contribuent à augmenter la couverture vaccinale, et donc à sauver des vies ».
*Personnes de 65 ans ou plus, en ALD, obèses, entourage de nourrissons de moins de 6 mois ayant des facteurs de risque de grippe grave, professionnels de santé…