C’EST LA FIXATION de l’anticorps monoclonal au CD20 qui induit une apoptose de la cellule ciblée et le recrutement des cellules du système immunitaire (monocytes, cellules NK et neutrophiles) et des protéines du complément et conduit à l’effet cytotoxique. Son association au protocole CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine et prednisone) a bouleversé le traitement des lymphomes B diffus à grandes cellules et des lymphomes folliculaires. Désormais, l’association R-CHOP est reconnue comme traitement de première ligne pour ces lymphomes.
De la même façon que l’immunothérapie est couplée à la chimiothérapie, elle peut l’être à la radiothérapie. L’anticorps antiCD20 est alors couplé à un radio-isotope (ibritumomab tiuxétan, Zevalin) permettant une radiothérapie ciblée. Enfin, la consolidation peut être éventuellement intensifiée par une autogreffe de moelle.
Nous avons vu en matière de diagnostic, l’apport du TEP-scan par rapport au scanner. Il permet d’identifier des localisations non vues en imagerie conventionnelle. Le Pr Catherine Thiéblemont (Hôpital Saint-Louis, Paris) souligne qu’il est aussi précieux pour améliorer l’évaluation de la réponse (en utilisant l’examen initial comme référence).
Après traitement : les effets indésirables.
Les effets indésirables du traitement sont d’ordre hématologiques, digestifs, cutanés, et cardiaques. Les chimiothérapies peuvent induire des malformations fœtales. C’est pourquoi, pendant les traitements, les rapports sexuels doivent être protégés et les femmes doivent suivre une contraception efficace. De plus, sous traitement, il existe une stérilité induite. Par précaution, au cas où la stérilité ne serait pas transitoire, il est préférable pour les hommes de réaliser un stockage de sperme congelé.
La fatigue résiduelle a fait l’objet de nombreuses études qui montrent une évolution bicompartimentale des échelles de qualité de vie et de fatigue. Elles remontent très vite 1,5 mois à trois mois puis ensuite, elles évoluent très lentement sur plusieurs mois, 12 mois, jusqu’à 18 mois. Cela peut être mis en relation avec l’élimination des toxiques. Rien n’est comparable entre un homme jeune et musclé et une femme d’âge mûr, (cut off à 50 ans) qui mettra plus de temps à se remettre. Non, celle-ci n’est ni fainéante ni dépressive. Cette plainte est normale et à respecter.
Le Pr Catherine Thiéblemont met en garde contre la pratique d’une activité sportive à outrance ou la reprise forcenée de l’activité professionnelle. Le traitement requiert généralement un arrêt de travail de 3 mois. Mais tout dépend de l’âge du patient et de son état avant la maladie. Le pharmacien, qui le connaissait avant le traitement, peut l’aider à ajuster sa reprise d’activité et apprendre à s’écouter.
Il peut également lui proposer de prendre contact avec des associations de patients, comme France Lymphome Espoir, qui aident le malade et sa famille à différents niveaux notamment psychologique, social, financier (prêts bancaires).
Le pharmacien, relais d’informations.
Tout au long du traitement du lymphome, le pharmacien est un relais d’informations, un observateur averti des effets indésirables et un garant de la bonne observance du traitement ambulatoire.
Un traitement que le patient réalise en 8 cycles de chimiothérapie (R-CHOP) toutes les trois semaines. De façon à ne pas détériorer les veines, les produits cytotoxiques sont perfusés via une chambre de perfusion implantée au niveau de la clavicule. La perfusion des cytotoxiques et de l’anticorps monoclonal est réalisée en J1, le plus souvent en hôpital de jour sur 3 à 5 heures. À ce traitement est associé, de J1 à J5, de la prednisone, prescrite en ambulatoire.
Ce traitement entraîne un certain nombre d’effets indésirables. Ceux concernant les neutropénies et les risques infectieux ont été soulignés dans le commentaire d’ordonnance présenté à l’issue de la séance par Madame Danielle Roquier-Charles, pharmacien (Voir encadré).