Anne-Sophie Joly, présidente du collectif national des associations d’obèses (CNAO), qui organise la Journée européenne de l’obésité en France, s’insurge contre les régimes et les méthodes de restriction cognitives qui favorisent le phénomène de yo-yo très péjoratif pour la santé. « Il faut combattre ces "machines à obésité" qui enclenchent un processus irréversible faisant entrer dans la spirale infernale de perte et de reprise de poids répétées. Chaque être est différent, il n’y a pas de stéréotype, arrêtons la stigmatisation et l’autoflagellation. Il faut sortir des modes d’emploi tout fait, ne pas gober son alimentation mais revaloriser l’acte de manger. Tout n’est pas de la faute de l’obèse, il faut, en particulier, agir sur le contenu alimentaire et les portions, et passer du prêt à l’emploi au sur-mesure. »
Le Pr Bernard Guy-Grand, nutritionniste (Paris), dénonce lui aussi le discours des gourous des régimes. Pour lui, « le mot régime devrait disparaître du dictionnaire, et les petits surpoids ne doivent pas forcément chercher à maigrir s’ils sont en bonne santé et si leur poids est stable. Le seul conseil à leur donner est de ne pas en prendre ».
Le Dr Arnaud Cocaul, nutritionniste (Paris), estime « qu’on ne creuse pas assez les problèmes pyschologiques et les angoisses liées à la recherche de perte de poids. Il faut revenir à une dimension plus humaine, réintroduire un discours médical validé et bien verrouillé, et développer la dimension empathique en créant une alliance, un partenariat, avec le patient, tout en le responsabilisant ».