À l'occasion de la Journée mondiale de la pathologie et des 200 ans de sa description par James Parkinson, l'association France Parkinson lance une grande campagne pour faire changer le regard sur la maladie.
La campagne « Changeons de regard sur la maladie de Parkinson » a commencé hier, à travers un spot vidéo (voir ci-dessous) diffusé tout le mois d'avril sur TF1, France 2, France 3, France 5, Canal +, NTI, Histoire, Ushuaïa TV. L'objectif est non seulement de faire connaître la maladie, mais surtout d'alerter sur les préjugés qui stigmatisent les malades. Didier Robillard, malade et président de France Parkinson, explique : « On est pris pour un alcoolique et le regard des autres est souvent péjoratif. C'est violent comme accusation et cela vous prive de l'assistance des gens », se souvenant du jour où il était tombé dans la rue et n'a reçu aucune aide. Des affiches (photos réalisées par Yann Arthus-Bertrand), une application mobile et des badges sont également disponibles.
La Journée mondiale Parkinson est aussi l'occasion pour les chercheurs de montrer les avancées thérapeutiques en cours. Face aux traitements actuels de la maladie, symptomatiques, les équipes du programme de recherche sur les maladies neurodégénératives Dhune annoncent « une avancée dans la compréhension du fonctionnement des réseaux de neurones impliqués dans la maladie et de nouvelles stratégies thérapeutiques ». Une première piste consiste à « bloquer les canaux SK par une neurotoxine présente dans le venin d'abeille (l'apamine) », pour stimuler les neurones dopaminergiques encore présents ou, s'ils ont disparu, agir sur d’autres systèmes neuronaux pour réguler leur activité et contrecarrer les troubles moteurs. L'apamine élimine aussi les troubles comportementaux cognitifs et émotionnels, améliore les déficits moteurs, freine la dégénérescence des neurones à dopamine et, administrée sur des points d’acupuncture précis, est un traitement d’appoint des patients parkinsoniens idiopathiques.
Autre piste de traitement, « moduler l’activité des neurones cholinergiques par optogénétique ou pharmacologie ». L'optogénétique consiste à activer par la lumière des protéines photosensibles exprimées génétiquement dans une population ciblée de neurones, ici les interneurones cholinergiques striataux, pour contrôler leur activité, en l'occurrence les inhiber, afin de réduire l'akinésie (diminution des mouvements volontaires). Bien d'autres pistes sont prometteuses, notamment l'immunothérapie pour cibler deux protéines neuronales impliquées dans la dégénérescence des neurones, ou l'utilisation d'un chélateur du fer, la défériprone, pour réduire la quantité de fer s'accumulant au niveau des neurones dopaminergiques.